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Le blocage de l’université Jean-Jaurès de Toulouse reconduit jusqu’à lundi - Gaétane Rohr, La Dépèche,

vendredi 16 mars 2018, par Mariannick

Ce jeudi, les personnels et étudiants grévistes de l’université Jean-Jaurès de Toulouse ont reconduit le blocage de l’établissement jusqu’à lundi. Les antiblocage s’étaient déplacés en masse et ont trouvé des alliés inattendus avec la FSU et l’UEC mais cela n’aura pas suffi.

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À l’issue d’une nouvelle assemblée générale qui a mobilisé plus de 1 500 personnes et qui a duré près d’une heure et demie, le blocage de l’université Jean-Jaurès de Toulouse a été reconduit jusqu’à lundi prochain. Personnels et étudiants grévistes se mobilisent depuis maintenant la mi-décembre contre ce qu’ils dénoncent comme étant une « fusion » de leur établissement avec l’université Paul-Sabatier, l’Institut national des sciences appliquées (Insa) et l’Institut national polytechnique (INP).

994 personnes ont voté pour le maintien du blocage, contre 543 personnes qui s’y sont opposées. Comme lors de l’assemblée générale qui s’était déroulée mardi, les étudiants opposés au blocage avaient fait le déplacement en masse pour faire entendre leur voix. L’une de ces étudiantes déplorait d’ailleurs avant que l’assemblée générale ne commence : « Je suis obligée de venir car j’espère que nous serons assez nombreux pour débloquer la fac. Mais je pense que ces assemblées générales sont une mascarade, qui n’est pas représentative de ce qui se passe vraiment. »

Les étudiants non grévistes ont par ailleurs trouvé deux alliés inattendus dans leur lutte contre le blocage de l’établissement : le syndicat FSU et l’Union des étudiants communistes (UEC). Les deux organisations ont appelé à voter contre le maintien du blocage, car ils estiment que cela n’est pas propice à l’amplification de la mobilisation et que cela crée des divisions.

Cela fait maintenant 11 jours que la fac est bloquée, et le bâtiment de la présidence et la Maison de la recherche sont, eux, bloqués depuis le 6 février. Les conséquences sont nombreuses pour le fonctionnement de l’université et le président Daniel Lacroix s’en était déjà ému dans un mail envoyé à tous les étudiants.

« Nous ne sommes pas en mesure d’assurer nos missions de service public, avertissait-il. Des manifestations scientifiques sont annulées, reportées, mises en péril ; les services généraux sont à l’arrêt, compromettant notamment le versement aux chômeurs de leurs indemnités, la rémunération des contractuels, vacataires et titulaires. Les fournisseurs et prestataires ne sont plus payés. » Il notait également les « conséquences graves » sur le cursus des étudiants, « remettant en cause la validation du premier semestre, l’organisation des examens pour le second semestre, la préparation de la rentrée. »

Daniel Lacroix notait des « dommages réels » pour la librairie, les lieux de restauration et ajoutait : « Nos rapports avec les institutions et collectivités impliquées dans le développement de notre établissement s’en trouvent affaiblis, tout comme ceux avec les organismes qui contribuent aux activités de formation, de recherche et culturels. » Il concluait : « Il n’est pas acceptable que l’établissement soit pris en otage pour des combats politiques qui le dépasse. »

Mardi, les personnels et étudiants grévistes avaient envisagé une action pour perturber la circulation sur le périphérique toulousain mais ont précisé, ce jeudi, qu’il ne s’agira pas d’un blocage total de la route.

Les manifestants s’interrogent sur une démission du conseil d’administration

Autre question qui ressurgit régulièrement depuis plusieurs semaines, celle de la démission du conseil d’administration, afin de provoquer de nouvelles élections.

Léo, un étudiant, s’est personnellement exprimé contre : « Peut-on gagner les élections ? a-t-il lancé. Si on fait la somme des élus représentant les étudiants et les personnels, nous sommes à 12, contre 16 pour les enseignants-chercheurs. Sans compter les huit personnalités extérieures. Pour rappel, dans l’actuel conseil d’administration, seul une personnalité extérieure est contre la fusion. Ce serait un miracle que les grévistes puissent asseoir leur majorité. »

Un membre du CA, élu sur la liste de Daniel Lacroix, soutenue par la FSU et qui depuis s’oppose au président rappelle, lui, la situation actuelle : « Les lignes bougent. Un membre de la liste Ensemble autrement (N.D.L.R. favorable à la fusion) qui était de notre côté a démissionné et a été remplacé par un pro-fusion. Au sein de notre liste, une personne hostile à la fusion a été remplacée par quelqu’un pour. Deux voix se sont déplacées, et nous sommes désormais à 20 voix pro-fusion et à 16 contre la fusion. »