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Parcoursup, saison 2 - Dossier SLU, 22 janvier 2019

mardi 22 janvier 2019, par Mademoiselle de Scudéry

M à J 26 janvier

Lors de la séance du 24 janvier, en l’absence de réponse de F. Vidal suite à la publication lundi 21 janvier du rapport du Défenseur des droits, Pierre Ouzoulias a demandé lors d’un rappel au règlement, la communication des éléments du dossier ParcourSup.


Parcoursup admis en deuxième année mais…

Libération, Marie Piquemal, 21 janvier 2019
[…]

Quotas

Deuxième pique : la question de la mobilité géographique et des quotas de boursiers. Frédérique Vidal n’a de cesse de vanter les mérites du nouveau système qui, dit-elle, améliore la mobilité des étudiants et la mixité sociale grâce à l’instauration de quotas de boursiers. Mais, l’été dernier, quand les premiers résultats sont tombés, des élus comme Stéphane Troussel, président du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, ainsi qu’un collectif d’associations et syndicats (Unef, UNL, SAF, Snesup-FSU, FCPE…) ont saisi, en tempêtant, le Défenseur : ils estiment, au contraire, que Parcoursup renforce les inégalités, sociales et géographiques.

Le Défenseur tranche le débat et la querelle de chiffres : « Il apparaît que le nombre de candidats de l’académie de Créteil ayant accepté une proposition stagne par rapport à 2017 (-0,4 %). Cela questionne donc le caractère effectif de l’amélioration mise en avant par le ministère de l’Enseignement supérieur au sujet de la mobilité des étudiants franciliens. »

Un constat qui semble traduire « la persistance de freins dans l’affectation des candidats franciliens pour accéder aux établissements parisiens » et nécessite la mise en place des « mesures nécessaires pour y remédier ».

Autre demande : plus de vigilance sur la situation des élèves boursiers. Là encore, coup rude pour la communication du ministère. La politique des quotas a été appliquée « diversement en fonction des académies, avec parfois des taux de boursiers fixés à des niveaux sensiblement inférieurs au nombre de candidats boursiers ayant souhaité intégrer les formations concernées », et elle ne concernait pas toutes les formations proposées dans Parcoursup, notamment dans le privé.


Parcoursup : Petit manuel de formulation des vœux à l’usage des candidats à l’enseignement supérieur.

Julien Gossa, blog Educpros.

[…]
Comment évaluer vos chances de réussite dans une formation ?

Vous n’avez strictement aucun moyen d’évaluer avec certitude vos chances de réussite. Les formations sélectives exigeantes n’arrivent jamais à un taux de 100% de réussite, ce qui prouve bien qu’on ne sait pas prédire la réussite des étudiants.[…]

Enfin, vous devez être conscient que par réussite/échec, on entend « obtenir/rater le diplôme ». Or, échouer à un diplôme peut vous apporter beaucoup (par exemple par la découverte d’une autre discipline), et l’obtenir peut vous faire perdre beaucoup (par exemple par vous retrouver dans une voie qui vous ennuie).

Comment évaluer vos chances d’être admis à une formation ?

Vous n’avez strictement aucun moyen d’évaluer avec certitude vos chance d’admission. […]

Est-ce que votre lycée d’origine va jouer dans vos chances d’admission ?
Vous n’avez aucune possibilité de le savoir […]
Il convient donc d’ignorer cet aspect, et de rester conscient que si vous perdez d’un côté, vous gagnez forcément de l’autre.


Parcoursup revient, avec des corrections mais encore des défauts

Mediapart, Faïza Zerouala, 21 janvier 2019

Parcoursup, saison 2. Le logiciel d’affectation dans l’enseignement supérieur ouvre de nouveau ses portes le 22 janvier. Le comité éthique et scientifique ainsi que le Défenseur des droits pointent des manquements à l’égalité. Les deux instances recommandent aussi plus de transparence dans les décisions.

La ministre a refusé de revenir sur l’absence de hiérarchie dans les dix vœux que les futurs bacheliers formulent. Frédérique Vidal considère que cette non-hiérarchisation laisse un peu de latitude aux jeunes gens qui voudraient changer d’avis sur leur orientation entre la constitution de leur dossier et la réception des réponses du logiciel. Elle explique aussi qu’en laissant le champ des possibles ouvert, elle lutte contre l’autocensure et le déterminisme social. Et ce, y compris si cette organisation empêche de connaître le taux de satisfaction réel.

Tout au long de l’année, Frédérique Vidal a expliqué souhaiter introduire « plus d’humain dans la procédure  ». À cet égard, c’est plutôt réussi [1] (voir ici son intervention au Sénat le 16 janvier). Les décisions prises pour sélectionner les dossiers des futurs étudiants au sein de chaque formation restent toutefois désespérément opaques.


Décision du Défenseur des droits n°2019-021

Saisi de plusieurs réclamations, notamment celles de Monsieur Pierre OUZOULIAS,
sénateur des Hauts-de-Seine, de Monsieur Stéphane TROUSSEL, président du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis ainsi que d’un collectif d’associations
et syndicats, concernant le fonctionnement de la plateforme nationale d’admission dans les formations initiales du premier cycle de l’enseignement supérieur (Parcoursup), en particulier l’absence de transparence de la procédure d’affectation ainsi que le caractère potentiellement discriminatoire de certains critères utilisés pour retenir les candidats.


Rapport du comité éthique et scientifique, 16 janvier.

160 pages à lire ici


Communiqué de presse du groupe CRCÉ au Sénat, 21 janvier

Le Défenseur des droits, M. J. Toubon, reconnaît le caractère discriminatoire de certaines dispositions de la procédure Parcoursup

Au nom du groupe CRCÉ, le sénateur communiste Pierre Ouzoulias avait dénoncé, dès la promulgation de la loi sur l’Orientation et la réussite des étudiants (ORE), en mars 2018, le caractère potentiellement discriminatoire de certaines des dispositions de la procédure Parcoursup. Il avait notamment enjoint le Gouvernement à garantir l’absolue transparence des procédures de sélection des dossiers de candidatures par tous les établissements de l’enseignement de l’enseignement supérieur.

À ce titre, le 25 mai, il avait demandé à la Ministre chargée de l’Enseignement supérieur la communication des procédures et outils de traitement informatique élaborés par les universités et communément désignés par l’expression d’algorithmes locaux pour les distinguer de l’algorithme national publié par les services du ministère. Sans réponse, le comité éthique et scientifique de Parcoursup puis la Commission d’accès aux documents administratifs ont été ensuite saisis, toujours sans succès.
Depuis un an, le Gouvernement n’a cessé de nier l’existence de ces algorithmes et a refusé de les transmettre, au prétexte qu’ils seraient protégés par la loi ORE. Saisi le 18 juin 2018, le Défenseur des droits, M. J. Toubon vient de nous donner raison. Il demande au ministère de tout mettre en œuvre pour rendre publiques les modalités de traitement des dossiers de candidature. Il regrette que la moitié des établissements ne lui ait pas transmis ces algorithmes locaux.

Plus grave, il considère que, dans le cadre de ces procédures, le « recours au critère du lycée d’origine pour départager les candidats en favorisant certains candidats ou en défavorisant d’autres, en fonction de l’établissement dans lequel ils sont scolarisés, peut être assimilé à une pratique discriminatoire ». Il observe, enfin, que les bacheliers des filières technologiques et professionnelles ont eu moins de chances d’accéder à l’enseignement supérieur que ceux détenteurs du baccalauréat général. Il demande donc au Gouvernement de « favoriser davantage leur accès dans les formations de leur choix ».

Le groupe CRCÉ se félicite vivement de la décision du Défenseur des droits qui conforte ses positions et les démarches entreprises depuis un an. Il regrette grandement que le Gouvernement ait entravé sa mission constitutionnelle de contrôle de l’action du Gouvernement et d’évaluation des politiques publiques en l’obligeant à saisir le Défenseur des droits pour obtenir la communication de documents administratifs qui auraient dû être rendus publics. Lors du débat au Sénat du 16 janvier, il a dénoncé un système qui a remplacé le tirage au sort par l’opacité.

Enfin, il considère que Parcoursup, comme APB, sont des outils de gestion de la pénurie. Il demande que des moyens supplémentaires soient mis en œuvre pour accueillir de façon satisfaisante les 32 000 bacheliers supplémentaires et remettre à niveau un enseignement supérieur en grande difficulté.


Au sénat le 16 janvier, Débat

« Après un an d’application, bilan et évaluation de Parcoursup. » à la demande du groupe CRCE.

(lire des extraits dans notre article « Frédérique Vidal ante senatum : Hæc decies repetita placebit - 17 janvier 2018 » ici)


[1Ah bon ?