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Trois rapports en vue de l’élaboration du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (novembre 2019)
vendredi 10 janvier 2020, par
En attendant les analyses de SLU, nous ne pouvons que conseiller la lecture – édifiante – de ces rapports, et le bilan qui en a été fait aux congrès de l’AFSP à Bordeaux, de l’AFS à Aix et des Études de Genre à Angers.
Article remonté le 15 décembre (parution initiale en novembre).
Les rapports en prévision du vote sur la loi de programmation de la recherche sont encore plus brutaux que ce que nous pouvions imaginer cet été : Suppression de la qualification, suppression de la référence aux 192hTD, Modulation de services obligatoire en fonction des besoins de chaque UFR, Fin du paiement des heures complémentaires, multiplication et création de nouveaux contrats précaires (dont des "CDI" de 6 ans maximum pour conduire des recherches sur projets) et renforcement de la logique d’appel à projets comme mode unique de financement de la recherche, etc. La réforme des retraites s’ajoute à ce mille feuilles de dégradations de nos conditions de vie, puisque ce sont des centaines d’euros que nous allons perdre lors de nos futures retraites, d’autant plus pour les collègues les plus précaires qui auront eu un parcours "a trou" durant leur carrière.
Si la loi intègre ces propositions et qu’elle est votée, elle renforcera l’effondrement de nos conditions de travail. A l’Université, les mobilisations contre Parcoursup et l’augmentation des frais d’inscription ainsi que les mouvements de grève et de rétention de notes des collectifs d’enseignant.e.s précaires ont récemment porté la revendication d’un service public de l’enseignement et de la recherche de qualité et de l’urgence d’améliorer les conditions de travail et d’emploi pour tous les personnels et celles d’études pour tous les étudian.t.e.s,
En effet, voilà près de 10 ans que nos laboratoires et Universités font face au plus grand plan social de leur histoire :
entre 2012 et 2018, les Établissements publics scientifiques et techniques (CNRS, Inserm, Inra, Ined, ont perdu 3650 postes de titulaires (pour l’essentiel des ingénieur.e.s et technicien.ne.s et des chargé.e.s de recherche) ;
entre 2012 et 2018, les recrutements de maitres.sse.s de conférences ont diminué de 36 % et ceux de professeur.e.s des universités de 40 % (Rapport des groupes de travail sur la loi de programmation de la recherche, GT 2, 2019, p. 20-21)
Cette restructuration de l’emploi dans l’enseignement supérieur a pour conséquence une précarisation de l’ensemble des personnels et la dégradation des conditions de travail. En 2003 et en 2009, les mobilisations avaient permis de limiter la casse et de faire reculer le gouvernement sur la destruction de nos statuts , il nous faut encore une fois recommencer. Les mobilisations pour nos retraites auxquelles nous prendrons part et qui commencent le 5 décembre avec un appel à une grève général ne peuvent que nous aider à nous mettre en ordre de bataille. […]