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Un nouveau paysage universitaire francilien se dessine. "Les Echos", 12 novembre 2008

mercredi 12 novembre 2008, par Mathieu

Pour lire l’article sur le site des Echos.

Quarante ans après le séisme de Mai 68 qui avait vu la scission des facultés parisiennes, un nouveau paysage universitaire s’amorce en Ile-de-France.

Jamais les projets de reconstruction, de déménagement ou de regroupement n’ont été si nombreux. Il est vrai qu’il y avait urgence. Si les universités nouvelles construites en Ile-de-France font encore bonne figure, le patrimoine parisien, particulièrement dégradé, handicape la capitale dans la compétition internationale. Pas moins de 272 sites - soit une moyenne de 22 par université -, pour la plupart gérés par le rectorat de Paris, ont été recensés. Certains n’ont rien à voir avec l’enseignement (appartements, châteaux...). L’idée de reconfigurer et de mieux rationaliser la carte universitaire parisienne est régulièrement évoquée dans des rapports. Le dernier, qui émane de l’Inspection générale des finances, devrait faire grand bruit lors de sa publication. « La situation est inextricable. Nous devons clarifier, éviter l’éparpillement, recréer une identité autour de pôles », explique la ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, qui souhaite en voir émerger quatre en Ile-de-France (Condorcet, Saclay et deux à Paris). Tour d’horizon des projets.

Le campus Condorcet

A peine porté sur les fonts baptismaux, le campus Condorcet faisait déjà l’objet de batailles politiques. Le projet est ambitieux : construire d’ici à 2012 sur 130.000 m2 entre le nord de Paris (porte de la Chapelle) et Aubervilliers un grand campus de sciences humaines réunissant à la fois des établissements (l’EHESS, qui a quitté le boulevard Raspail, l’EPHE...), et des laboratoires universitaires (Paris-I, VIII, XIII). Mais si l’idée d’améliorer les conditions de travail et de redynamiser le nord de Paris fait consensus, les bras de fer se multiplient. Chacun des partenaires (Etat, collectivités) souhaite que l’autre s’investisse davantage. La Mairie de Paris, qui s’est engagée à acheter le terrain nécessaire à l’opération porte de la Chapelle, puis à le rétrocéder gratuitement à l’Etat, s’agace que l’actuel propriétaire, l’établissement public Réseau Ferré de France, fasse monter les enchères. La Ville avait prévu 15 millions d’euros ; RFF en attend au moins 10 de plus. L’université Paris-I, qui déménagera une partie de ses effectifs s’irrite qu’on la donne totalement partante de la Sorbonne et redoute que l’Etat ne l’oblige à vendre certains bâtiments. La discussion gagne les chercheurs : une partie des économistes - les normaliens - s’opposent à leur déménagement, entraînant dans leur sillage ceux de Paris-I. Jeunes et expérimentés se divisent sur le départ.

Le plateau de Saclay

Le projet du réaménagement du plateau de Saclay est aussi ambitieux que complexe, en raison de la multitude d’acteurs impliqués : Etat, collectivités locales, universités, grandes écoles, acteurs économiques. Plusieurs grandes écoles pourraient y prendre leurs quartiers, quitte à quitter Paris : AgroParisTech, Centrale, l’Ensae, l’Ensta, TelecomParisTech, l’idée étant de transformer Polytechnique en campus. Reste que le consensus est difficile à trouver : non seulement certains reprochent au ministère de vouloir « vider Paris », mais l’homme chargé de faire la synthèse entre tous les acteurs, Philippe Lagayette, président de la Fondation Digiteo triangle de la physique a démissionné. Jacques Glowinski, administrateur du Collège de France (qui rapporte à Valérie Pécresse), et Vincent Pourquery de Boisserin, directeur de l’équipement de la région Centre (dépendant de Christian Blanc), le remplacent, avec pour mission de trouver une solution pour Paris-XI Orsay, l’université scientifique voisine, aussi renommée que dégradée. L’idée d’une rénovation avait été envisagée, mais il paraît désormais plus probable que l’université soit entièrement reconstruite sur le plateau. Les deux experts rendront la semaine prochaine « une étude technique et financière des deux scénarios ».

Les universités parisiennes

Deux grands pôles se dessinent à Paris, l’un niché autour de la montagne Sainte-Geneviève, le deuxième constitué par la nouvelle université de Paris-VII, installée sur la ZAC Rive Gauche, après des années de travaux et pressentie pour fusionner avec Paris-V. Les deux pôles pluridisciplinaires, pourraient se voir adjoindre des écoles de commerce et d’économie, l’ESCP et Paris-Dauphine.

L. A. ET I. F.