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Texte du département de LGC en réponse à la consultation des composantes sur les modalités d’une éventuelle rentrée en "présentiel dégradé" - 28 mai 2020

jeudi 28 mai 2020

Les membres titulaires du département de Littérature Générale et Comparée de l’université Sorbonne Nouvelle – Paris 3, réunis ce jeudi 28 mai par visio-conférence, ont adopté le texte suivant (11 voix POUR et 1 CONTRE) :

Les membres du département de LGC tiennent en préambule à souligner le fait que l’Université, comme l’Hôpital, souffre depuis de nombreuses années des mesures d’économies qui lui sont régulièrement imposées, au détriment de sa capacité à mener à bien ses missions de service public. L’université n’est pas en mesure de faire face à la crise sanitaire, pas plus que l’hôpital public ne l’était. À l’heure où l’on nous parle de « réinvention » et de « monde d’après », il est scandaleux de nous demander de faire des choix avec les moyens que nous n’avons pas.
Au-delà des mesures d’urgence visant à limiter les dégâts d’une éventuelle rentrée dégradée dans le contexte sanitaire lié à la pandémie de COVID-19, nous appelons donc à des États- Généraux de l’université dans les meilleurs délais, avec pour but de donner aux universités les moyens humains et matériels leur permettant d’envisager les prochaines rentrées universitaires non seulement dans des locaux assurant la sécurité de toutes les personnes qui y travaillent et y étudient – c’est une condition évidente qui, hélas, n’est pas toujours effective –, mais également dans des conditions optimales pour assurer la réussite des étudiant.e.s : respect des effectifs maximum en TD, recrutement de personnels titulaires (enseignants- chercheurs et personnels administratifs - secrétaires, informaticien.ne.s, surveillant.e.s, etc.), temps de recherche préservé pour les enseignant.e.s-chercheur.e.s, salles meublées et équipées de manière adéquate...

Le département de LGC affirme sa volonté de continuer à préparer la rentrée 2020 dans la perspective du présentiel (hors formations propres à l’ENEAD) : le nombre de groupes de TD (licence, effectif maximum 45) ou de séminaires (master, effectif maximum, 25) est ainsi envisagé sur la base d’un enseignement en présence aux deux semestres, afin de préserver la qualité de l’encadrement des étudiant.e.s et la diversité de l’offre de formation. Nous nous opposons fermement à toute diminution du nombre de groupes sous prétexte du passage à distance de tout ou partie des enseignements à la rentrée.

Le département de LGC se refuse à choisir et à graver aujourd’hui dans le marbre telle ou telle organisation pédagogique dégradée, pour une échéance lointaine dont le contexte sanitaire est plus qu’incertain (rappelons qu’à ce jour, 28 mai, à 14h, personne ne savait encore ce qui serait la règle concernant les déplacements et les modalités de travail au niveau national le 2 juin…). Si des solutions pédagogiques doivent être envisagées en vue d’une rentrée qui ne pourrait se dérouler en présence, elles seront prises le moment venu en pleine responsabilité par le département et par chacun de ses membres, dans le respect des consignes sanitaires qui seront alors en vigueur.

Le département LGC demande à ce que la panoplie des solutions techniques de rentrée dégradée soit laissée la plus ouverte possible, afin que les enseignant.e.s puissent envisager le cas échéant, dans le respect de la sécurité de toutes et de tous, la solution qui leur semblera la plus adaptée à leur pratique, à leur équipement et à celui de leurs étudiant.e.s, ainsi qu’à leur enseignement. Il s’engage à communiquer les modalités d’enseignement retenues pour chaque

cours dans le cas d’une rentrée qui ne pourrait se faire entièrement en présence, afin que les étudiant.e.s s’y inscrivent en connaissance de cause.

Enfin, le département de LGC insiste sur le fait que toute mesure exceptionnelle de rentrée en contexte épidémique doit rester exceptionnelle et ne doit en aucun cas donner lieu à l’adoption de dispositifs pérennes pour l’enseignement en présence. Nous ne saurions évidemment nous opposer au fait que l’université Sorbonne Nouvelle investisse dans des améliorations matérielles permettant aux enseignements de se dérouler, le cas échéant, dans les meilleures conditions possibles : cependant, nous refusons que ces expérimentations et ces investissements soient détournés de leur strict usage ponctuel pour pérenniser des mesures de présentiel dégradé après la période de crise sanitaire.