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Universités : la loi de programmation pluriannuelle de la recherche de nouveau contestée - David Larousserie et Camille Stromboni, Le Monde, 18 juin 2020

jeudi 18 juin 2020, par Elie

Le texte, qui prévoit l’évolution du budget de la recherche jusqu’en 2030 et des ressources humaines du secteur, mobilise contre lui la communauté scientifique depuis mars. Examiné le 18 juin, le projet est accusé d’engendrer plus de précarité dans le milieu.

Promesse d’un investissement enfin « à la hauteur » pour la recherche française, la loi de programmation pluriannuelle de la recherche a fait son retour. La mobilisation des chercheurs opposés au texte également. Plusieurs syndicats (CGT, Snesup-FSU, FO, SUD, UNEF…) et collectifs avaient appelé à un rassemblement à Paris, jeudi 18 juin, pour « exiger le retrait » du projet, examiné le même jour devant le Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Les vingt-quatre articles du texte, désormais connu dans la communauté sous son sigle « LPPR », prévoient l’évolution du budget de la recherche jusqu’en 2030, mais aussi des mesures sensibles touchant à l’organisation et les ressources humaines du secteur. Ils ont été communiqués pour la première fois aux représentants du monde universitaire, dimanche 7 juin.

Avant la crise et la période du confinement, les grandes orientations du texte, qui avaient filtré avaient suscité une vive opposition dans la communauté scientifique, à coups de motions, de grève dans les revues de recherche en sciences humaines et de manifestations. Plusieurs milliers d’enseignants-chercheurs, de chercheurs et d’étudiants avaient défilé, le 5 mars, contre un projet accusé d’engendrer plus de « précarité » dans le milieu.

Alors que la parenthèse de la crise due au Covid-19 s’éloigne, le gouvernement a relancé la machine : le texte devrait passer en conseil des ministres le 8 juillet, a annoncé la ministre de l’enseignement supérieur. « On avait cru que Frédérique Vidal avait entendu les contestations, on espérait rouvrir de véritables discussions. On voit, à l’inverse, une tentative de passer en force », dénonce Samuel Hayat, chercheur au CNRS et membre de la coordination nationale des facs et des labos en lutte.

« Comment ne pas être en colère ? Il n’y a aucune remise en cause du projet que nous critiquions. Cette loi va casser ce qui nous structure, et n’apportera pas de moyens supplémentaires », accuse Josiane Tack, secrétaire générale du SNTRS-CGT, qui, avec d’autres syndicats, « refuse ce calendrier inacceptable et demande que la consultation de toutes les instances sur le sujet soit a minima reportée à la rentrée ».

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