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A la fac de Champs-sur-Marne, un retour au présentiel jugé « infaisable » - Cassandre Leray, Libération, 25 janvier 2021

mardi 26 janvier 2021, par Elie

Alors que les cours en présentiel sont censés reprendre progressivement la semaine prochaine, enseignants et personnels de l’université Gustave-Eiffel peinent à appliquer des mesures jugées inadaptées.

Depuis deux semaines, les profs d’histoire de l’université Gustave-Eiffel, à Champs-sur-Marne, s’arrachent les cheveux. Avec le retour progressif du présentiel à la fac, galères et incompréhensions s’enchaînent. « Les annonces sont toujours faites au dernier moment ! Et en plus, ce qu’on nous demande est inapplicable », soupire Clément Carnielli, qui donne des cours en histoire médiévale. Cela fait des jours qu’il voit les secrétaires « se casser la tête sur les emplois du temps », alors qu’elles doivent s’arranger pour caler à la fois cours en visio et en présentiel… tout en évitant des allers-retours intempestifs aux étudiants entre leur domicile et la fac.

A compter de ce lundi, les premières années de licence peuvent assister aux travaux dirigés en présentiel, par demi-groupes. Une annonce faite le 14 janvier, pour le 25. Pour le reste des étudiants, Emmanuel Macron a déclaré jeudi qu’il serait possible de revenir à l’université « un jour par semaine », sans dépasser la jauge de 20% de cours sur place. « Non seulement tout tombe à la dernière minute, mais en plus les solutions qu’on nous propose sont inapplicables », déplore Clément Carnielli.

« A croire que nos dirigeants n’ont jamais mis les pieds dans une fac »

Du côté de l’université Gustave-Eiffel, la rentrée est prévue le 1er février depuis longtemps. Un coup de chance qui laisse un poil plus de temps aux profs pour se préparer. « Heureusement que la rentrée n’est pas cette semaine ici, on n’aurait jamais été prêts », admet Matthieu Scherman, maître de conférences en histoire médiévale. Mais le bâtiment du bois de l’étang reprend doucement vie tout de même, alors qu’étudiantes et étudiants de l’UFR d’histoire déambulent dans cet endroit resté silencieux depuis le reconfinement en octobre. Emmitouflés dans des blousons d’hiver, leurs bouilles recouvertes d’un masque, ils sont venus s’inscrire au deuxième semestre et récupérer les résultats des partiels. « Revenir au présentiel, c’est ce dont on a envie. Mais rien n’est adapté aux universités dans ce que nous propose le gouvernement », insiste Mathilde Larrère, enseignante-chercheuse, entre deux échanges avec ses étudiants.

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