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Motion votée par le conseil d’UFR de Lettres et Langues (université de Poitiers)

Jeudi 6 décembre

dimanche 9 décembre 2007, par Laurence

Prise de position sur la loi LRU

Le conseil de l’UFR de Lettres et Langues de l’Université de Poitiers, qui s’est réuni le jeudi 6 décembre 2007, a adopté la motion suivante (16 voix pour, 0 voix contre, 2 abstentions) :

Le Conseil réaffirme qu’une réforme est nécessaire afin de répondre aux missions universelles de l’Université, à savoir une mission de recherche, d’éducation et de formation, qui ne se limite pas à une utilité conjoncturelle.
Il demande le réexamen de la loi LRU en récusant certaines de ses implications immédiates et en s’inquiétant de son absence de principes fondateurs et de ses ambiguïtés ou imprécisions.
Il s’oppose :
à la nouvelle composition du CA : la baisse du nombre des membres du CA interdit une représentation équitable des différentes composantes et des différents corps des enseignants-chercheurs, et induit une chute de la représentation des IATOSS et des étudiants au profit des personnalités extérieures.
aux trop grands pouvoirs du président de l’Université, qui se concrétisent directement par le droit de véto, et indirectement par une dévalorisation des conseils (CEVU, CS).
à l’absence de garantie sur la parité dans les instances universitaires (notamment dans les procédures de recrutement des enseignants-chercheurs, par la substitution sans précision des comités de sélection aux commissions de spécialistes)
au désengagement financier de l’Etat au profit de fondations privées, désengagement qui ne favorise pas l’autonomie scientifique mais risque au contraire de placer l’Université sous la dépendance du monde économique.
à l’institutionnalisation de la précarité pour un nombre croissant de personnels de l’Université.
Une véritable autonomie implique d’abord un engagement clair et précis au niveau budgétaire, qui passe par la garantie d’un plan pluriannuel en faveur :
du recrutement de personnels titulaires (y compris pour de nouvelles missions comme l’orientation et l’insertion)
de l’augmentation des moyens consacrés aux débouchés de nos formations (allocations de recherche, bourses, concours de recrutement de l’Education nationale etc.)
des laboratoires de recherche, quelle que soit la discipline, afin de garantir une redistribution des moyens de l’Université aux laboratoires non « rentables » économiquement, et d’éviter ainsi qu’ils soient dépendants de financements extérieurs, ce qui n’empêche pas d’éventuels partenariats avec les acteurs économiques.
d’une réévaluation du financement par étudiant à l’Université au niveau des autres formations supérieures (6700 €/an par étudiant en 2004 pour l’Université, 9160€ pour les IUT, 12300€ pour les BTS, 13760€ pour les classes préparatoires).