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AERES : devant les députés, Didier Houssin défend une « évaluation plus contrastée », éducpros, 4 mai 2001

mercredi 4 mai 2011

« L’évaluation faite par l’agence doit être plus contrastée. Il y a beaucoup de A+ ». Auditionné par les députés de la Commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale, le 4 mai 2011 au matin, Didier Houssin a ainsi défendu sa conception de l’AERES. Selon la nouvelle procédure, avant sa nomination par le Président de la République, le futur président de l’AERES doit être en effet entendu par les parlementaires, et sa nomination soumise à leur vote. Pour lui, face à l’abondance de notes A+, « il serait utile, par sublimation, de dégager ce qui relève du presque parfait, qui est sans doute plus rare, ne serait-ce que pour mettre au jour les meilleures pratiques. Et pourquoi se priver d’une analyse plus approfondie de ce qui est très bon sur la scène internationale et de le faire savoir ? » a encore ajouté le futur président.

Evaluation des personnels : une priorité

Parmi les missions à accomplir ou à perfectionner, il y a l’évaluation des personnels des établissements d’enseignement supérieur prévue dans les statuts de l’AERES. « Il est prioritaire de valider les procédures d’évaluation des personnels » a affirmé Didier Houssin devant les députés.

Mieux cerner les attentes des différents publics

Didier Houssin estime aussi que l’évaluation de l’AERES doit être «  plus parlante ». Mieux identifier les attentes des différents publics pour mieux y répondre constitue une autre préoccupation. Qu’il soit étudiant, chercheur, responsable de formation, élu, représentant du ministère… chaque acteur doit pouvoir trouver « des réponses à ses questions » estime-t-il.

Dans ses échanges avec les députés, il est ensuite revenu sur l’importance du critère de l’insertion professionnelle dans l’évaluation des formations. « La faiblesse actuelle du système français, c’est le peu d’attention accordé aux anciens élèves. On peut encore progresser pour inciter les universités à s’occuper de leurs anciens diplomés, de savoir où ils sont et ce qu’ils sont devenus. » Selon lui, l’organisation des anciens élèves offre une « communauté d’appartenance à un système de formation ». Didier Houssin souhaite aussi progresser sur la visualisation des informations émises par l’AERES, quitte à faire appel à des professionnels, par exemple pour offrir des « cartographies de formation. »

Réflexion sur les chantiers d’excellence

Parmi les chantiers à venir figure également une réflexion à mener sur la contribution de l’AERES sur les différentes initiatives et laboratoires d’excellence. « L ‘agence doit continuer à l’évaluation du résultat de cet effort important, en termes de production scientifique, de valorisation, d’innovation, d’emploi et de croissance », a t-il ajouté.

Plus de vingt ans d’expérience en recherche

Pour présenter son parcours devant les députés, Didier Houssin a évoqué « plus de vingt ans » de recherche chirurgicale (sur les greffes) ainsi que son activité dans l’enseignement et la formation. Surtout, il a parlé de son expérience de quatre ans comme président du conseil scientifique de l’université René Descartes Paris 5. Quant à son expérience de l’évaluation, il la qualifie de « variée » : au sein d’une commission scientifique de l’Inserm, au CNU, ou comme directeur de l’établissement français des greffes pendant huit ans ou dernièrement à la tête de la Direction générale de la santé (DGS) « pour l’évaluation des politiques publiques de santé ».

Un parcours qu’il redétaillera devant les sénateurs cette après-midi.