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"Y a-t-il une bonne masterisation ?" - Laurence Giavarini, MCF à l’université de Bourgogne, "L’Humanité", 11 mars 2009

mercredi 11 mars 2009

Lundi après-midi, à la fac de lettres et philosophie de l’université de Bourgogne, conseil d’UFR. L’UFR, c’est l’unité de formation et de recherche née de la loi Savary en 1984, l’ancienne faculté, parfois plutôt une unité disciplinaire à l’intérieur de la faculté. Elle a une histoire : depuis l’époque où Gaston Bachelard enseignait à Dijon, la philosophie y est plutôt avec

les lettres qu’avec les sciences humaines. On jongle avec les mots : UFR, quand on parle du conseil élu qui se réunit ; faculté, quand on désigne les collègues de la ou les discipline(s) et les lieux concernés. À Dijon, un énorme bâtiment à l’architecture stalinienne loge, le long d’un boulevard en dehors du centre-ville, les UFR de droit, de lettres et philosophie, de sciences humaines, de langues.

Le conseil d’UFR joue un rôle important dans la mobilisation, première instance élue qui puisse voter la non-remontée des maquettes de masters voulues par Valérie Pécresse et Xavier Darcos. Les UFR de langues, puis de lettres et philosophie de l’université de Bourgogne ont voté ce blocage, quand seul le département d’histoire, à l’intérieur de l’UFR de sciences humaines, l’a demandé.

Ordre du jour de ce lundi : on valide le compte rendu de la réunion précédente, qui a décliné le vote du budget, le doyen donne quelques informations, puis très vite les sujets chauds arrivent sur la table ovale. Premier débat : des réunions occupent la commission de la pédagogie, les responsables de concours, les responsables d’UFR, ceux de l’IUFM autour, nous explique le doyen, des manières de faire la masterisation. Inquiétude générale sur l’objet de ces réunions dont on apprend l’existence après que les premières eurent lieu. Et une question : que signifie prétendre donner une valeur professionnalisante au master dans une politique générale de suppression de postes ? Améliorer la formation, comme le dit l’un ? Ou fabriquer des bataillons de vacataires, comme le pensent les autres ? Au coeur de la discussion, il y a la définition de la marge d’intervention des universitaires dans la formation des enseignants du premier et du second degré. Il y a aussi les rapports avec les IUFM, devenus des composantes des universités, en quelque sorte des UFR de pédagogie. Il y a enfin la définition même du temps et de l’objet de la mobilisation : doit-on vraiment en ce moment fabriquer pour les ministres une bonne masterisation, s’il y en a une ?

Une information vient rappeler l’actualité : le 16 mars, la 6e Coordination nationale des universités aura lieu à Dijon. Ce doit être une journée de mobilisation forte à l’université de Bourgogne.


Voir en ligne : L’Humanité