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Comment l’éducation nationale envisage de réduire ses effectifs - Denis Peiron, La Croix, 1er juin 2010

mercredi 2 juin 2010

Les réactions sont vives après la publication sur Internet d’un document de travail du ministère de l’éducation qui détaille les dix solutions envisagées pour supprimer des postes

Le document ne devait être diffusé qu’à l’intérieur du ministère, de façon très restreinte. Divulgué lundi par un site Internet, le Café pédagogique, il suscite depuis des réactions en cascade au sein du corps enseignant.

Dans cette présentation, discutée en mai dernier lors d’une réunion à laquelle étaient conviés les recteurs d’académie, le ministère de l’éducation passe en revue, de façon détaillée, les dix pistes possibles pour atteindre l’objectif affiché depuis plusieurs années de ne pas remplacer un professeur sur deux partant à la retraite.

Principale mesure envisagée : l’augmentation du nombre d’élèves par classe, tant en primaire qu’au collège. «  Les études et expériences les plus récentes indiquent que la diminution des effectifs dans les classes n’a pas d’effet avéré sur les résultats des élèves. (…) L’augmentation de la taille des classes peut donc être globalement envisagée », soutient-on, en précisant toutefois que cette mesure ne devra pas concerner les secteurs relevant de l’éducation prioritaire.

"Stupeur" et "colère"

Pour augmenter le nombre d’élèves par classe, resté stable depuis une dizaine d’années (23 en moyenne pour le primaire, 24 pour le second degré, où l’on tient compte du fait que les cours ne se déroulent pas toujours en groupe complet), le ministère entend notamment poursuivre, en accord avec les collectivités locales, les fusions ou regroupements intercommunaux d’écoles à faibles effectifs, voire à classe unique.

« C’est la première fois qu’un ministre annonce clairement sa volonté d’alourdir les classes », commente Gilles Moindrot, le secrétaire général du SNUipp, principal syndicat du primaire, qui se dit partagé « entre la stupeur et la colère ».

Ce débat resurgit au moment même où un sondage CSA-La Croix-Apel montre que les classes surchargées sont considérées par les élèves et leurs parents comme la principale cause du manque d’autorité des professeurs.

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Voir aussi Plus d’élèves nuira-t-il à la qualité de l’enseignement ? un entretien de La Croix