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Compte-rendu de la délégation reçue à la CPU le 18 décembre 2008
vendredi 19 décembre 2008, par
Les associations (Papera, SLU, SLR) et syndicats (SNESUP, SUD) qui ont appelé à venir à la CPU, le 18 décembre 2008, à l’occasion du renouvellement du bureau de la CPU, pour saisir les présidents d’université des questions posées dans la lettre collective qu’ils leur adressaient (Présidents, votre place est à nos côtés), ont été reçus en délégation :
une première fois à 10h, après quelques tergiversations de la CPU : la délégation a présenté auprès de l’assemblée plénière ses questions concernant les statuts et la précarisation, la mastérisation, ainsi que le rapport entre organismes et universités. Elle a aussi insisté sur les moyens affectés aux universités , et notamment sur les suppressions d’emplois. Elle a notamment demandé aux présidents d’universités de rendre compte de l’écart entre les positions qu’ils prennent en " local ", et la position apparemment unitaire, jusqu’à présent, de la CPU. Elle a reçu l’assurance qu’elle recevrait une réponse en fin de matinée.
une seconde fois, par le bureau nouvellement élu à 12h30 : l’audience a duré 1h30.
En préambule, le bureau de la CPU présente une position sans ambiguïté quant aux suppressions ou redéploiements d’emploi. Elle exprime son opposition ferme au principe de diminution du nombre de fonctionnaires et réclame de véritables postes statutaires, en remarquant que ces suppressions relèvent pour eux d’une simple position « idéologique » (sic) puisqu’elle ne constitue qu’une économie négligeable au regard du budget du Ministère. Le bureau entend s’employer à éviter que la chose ne se reproduise l’an prochain et tenter de faire revenir partiellement sur ses pas le ministère, dès cette année. Il en appelle à ne pas « intérioriser le postulat du bien fondé de la suppression des postes et de redéploiements entre universités ». Le bureau de la CPU ajoute que les présidents largement favorables à la loi LRU sont "déstabilisés" par de telles mesures qui les ont surpris. Concernant les trois points sur lesquels nous leur demandions de se prononcer :
1 - Statuts :
Si les présidents ont souligné certains aspects positifs du projet de modification du décret de 1984 (en particulier la prise en compte du non présentiel dans le service d’enseignement, l’égalité TD= TP à condition d’en avoir les moyens) et acceptent le principe de la modulation de service, ils ont toutefois montré une opposition marquée à l’idée d’un " enseignement-punition " des " mauvais " chercheurs. En revanche, ils ne s’opposent pas à ce que les décisions de modulations de service soient prises localement, après avis du CNU.
2 - Mastérisation :
Dans la mesure où un certain nombre de garanties ne seraient pas offertes (concernant notamment le financement de la 5ème année et la liste des stages), ils donneront raison aux organisations demandant un moratoire.
3 - Organismes :
La CPU affirme qu’en aucune manière elle n’est favorable à un démantellement des organismes de recherche. Elle souhaite un véritable partenariat entre les universités et les organismes. Elle réaffirme son refus catégorique de toute politique de désUMRisation (fin de la double tutelle universités-CNRS des laboratoires) comme de toute UPRisation (certaines UMR devenant des Unités propres de recherche du CNRS).
L’attitude de la CPU à l’égard des demandes des personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche s’inscrit donc dans la lignée des communiqués précédents de la CPU mais elle apparaît plus nuancée que lors des prises de positions publiques et du précédent rendez-vous avec SLU et les représentants de l’appel du 8 novembre (20 novembre). Il est par ailleurs notable que sur de nombreux points importants la CPU affirme, par l’intermédiaire de son bureau, ne pas avoir de position déterminée (notamment sur les contrats doctoraux, la création des chaires CNRS).
En outre, la CPU ne remet nullement en question le pouvoir exorbitant qui serait attribué aux présidents d’université si le projet de décret sur les statuts était promulgué. Elle ne s’inquiète pas davantage de la défonctionnarisation massive des enseignants, portée à la fois par le principe même de la modulation des services, par l’extension du plan licence sans création de poste et par les effets de la réforme de la formation des enseignants dans l’enseignement primaire et secondaire.
Les organisations signataires considèrent qu’un tel constat, tout comme l’avis donné sur les garanties à obtenir concernant la mastérisation, montrent qu’il convient de prolonger et durcir la mobilisation au mois de janvier. Nous appelons, à l’intérieur de chaque université et dans les conseils, à poursuivre la construction d’une position commune pour faire front contre la paupérisation des universités et l’institutionnalisation de la concurrence sauvage entre enseignants, entre formations et entre universités.