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Lettre n°64 de la CPU - 24 février 2011
vendredi 25 février 2011, par
« Universitaires de tous les pays… »
À l’heure où des révolutions redéfinissent les équilibres géopolitiques du monde arabe, la CPU, attachée aux valeurs de liberté de pensée et de démocratie et engagée depuis de nombreuses années dans des actions de coopération avec plusieurs de ses homologues du pourtour de la Méditerranée, souhaite réaffirmer sa solidarité avec les universités et universitaires de cette région.
Les coopérations entre nos universités et celles de l’ensemble de cette région, anciennes et profondes, témoignent d’une forte imbrication de nos systèmes d’enseignement supérieur et de recherche. La présence d’étudiants et d’enseignants-chercheurs issus du pourtour de la Méditerranée dans nos universités et d’enseignants chercheurs français dans leurs universités, les échanges constants entre nos universités ont peu à peu façonné une communauté d’appartenance qui explique que nous nous sentions si touchés par ce qui se passe actuellement dans cette zone et dans d’autres pays qui nous sont proches.
Le propre des communautés universitaires, où qu’elles soient, est d’être en prise avec les enjeux et les aspirations des nations : elles en accueillent et forment la jeunesse, elles en forment les élites, créent et diffusent les connaissances et sont le moteur de l’élévation globale du niveau de formation des sociétés. Ce rôle irremplaçable a permis, même si les universités sont nécessairement inscrites dans les institutions maîtrisées par les gouvernements, que des aspirations à la démocratie, à l’élévation du niveau de vie, à un meilleur fonctionnement des institutions mûrissent et s’expriment, alimentées par différents canaux, que ce soit sur internet, dans la presse, dans la rue.
Le renversement des régimes en place depuis plusieurs décennies place la communauté universitaires dans une position particulière de responsabilité pour entrer dans une nouvelle ère, donner à la société les cadres auxquels elle aspire et bâtir de nouvelles institutions dans lesquelles prévaudront les valeurs de démocratie, de progrès de la connaissance et d’ouverture intellectuelle.
L’Université est indispensable au développement, au bien-être et au progrès des sociétés et aucune atteinte aux libertés universitaires ne saurait être tolérée. La notion même de valeurs éthiques et de progrès humain, propres aux démocraties, sont au cœur du projet universitaire. C’est la raison pour laquelle, aujourd’hui plus que jamais, la CPU continuera à apporter son soutien aux universités et universitaires acteurs des changements en cours qui peuvent compter sur son appui pour participer, par nos coopérations, à l’instauration de sociétés démocratiques de la connaissance.
Champions du Monde !
A une époque où les classements sont légions et où la recherche de l’excellence semble la norme, voici un palmarès qui passerait presque inaperçu… Il s’agit pourtant d’une information capitale si ce n’est extraordinaire : La France est championne du monde du sport universitaire !!!
En 2010, la France a ainsi raflé 45 médailles dont 23 en or partageant le podium avec la Corée (2ème) et Taïwan (3ème) et loin devant la Russie, les Etats-Unis ou la Chine !
Tout au long de la saison 2010, la France a brillé lors de nombreux championnats du monde. Les étudiants se sont notamment illustrés en lutte, équitation, taekwondo, aviron, course d’orientation, triathlon, golf ou encore karaté. Les performances les plus remarquables sont sans doute en tir sportif et en savate où les français ont ramené 12 médailles par discipline !
Les étudiants français ont également fait une excellente saison européenne. Ils sont champions d’Europe en handball, badminton, rugby à 7 et tennis par équipe !
Rappelons que sur 1400000 étudiants, 280 000 pratiquent un sport en club, association, ou au sein des services universitaires d’activités physiques et sportives (SUAPS) et plus de 16 000 étudiants sont sportifs de haut niveau.
La CPU est fière de ses champions et remercie tous les étudiants sportifs de contribuer de façon aussi positive à l’image de l’enseignement supérieur français.
Pour en savoir plus : Fédération Française Sport Universitaire
Rencontre avec les membres de la CP2U...
4ème article présentant la nouvelle CP2U élue le 16 décembre dernier. Cette semaine, rencontre avec Axel Kahn, président de l’Université Paris Descartes et président de la commission recherche et innovation de la CPU.
1/ Pourquoi avez-vous choisi de vous (re)présenter à la présidence de la Commission ?
Je me suis représenté à la Commission Recherche et Innovation car nous avions entrepris un travail très important lors du précédent mandat notamment sur la refondation des relations entre les universités françaises et les organismes de recherche. Ce travail était presque terminé il restait cependant une convention à établir avec le CEA d’une part, et d’autre part, à faire en sorte que les formes d’application de ces conventions, et par conséquent la réalité de cette refondation des rapports entre les organismes de recherche et les universités, soient également discutées et validées par les uns et par les autres. Il m’a semblé que rester à la Commission recherche jusqu’à la fin de mon mandat de président d’université était la meilleur chose à faire pour aller jusqu’au bout de ces actions entreprises par la Commission.
2/ Quelles sont les grandes actions menées par la Commission ces deux dernières années ? Quel bilan ?
Le bilan est très positif concernant la redéfinition et la précision des relations entre la CPU et tous les organismes de recherche sur lesquelles à travaillé la Commission, en partenariat avec le bureau de la CPU. Durant la dernière Commission nous avons signé des contrats-cadres avec l’IRD, l’INRA, l’INRIA, le CEMAGREF, le CNRS et l’INSERM. Nous avons également entrepris les négociations avec le CEA. Par ailleurs nous avons rectifié et mis en bon ordre de marche les chaires mixtes universités/organismes alors même que la première mise en œuvre comportait de nombreuses impossibilités et de nombreux blocages. Nous pouvons considérer qu’après cette période de deux ans de travail effectué par la Commission, le paysage du pilotage de la recherche dans notre pays avec la place que prennent les universités et les organismes de recherche est significativement différent de ce qu’il était il y a 3 ou 4 ans de cela.
3/ Quels sont les grands chantiers et objectifs pour le début de l’année 2011 ?
Le premier grand chantier de cette année sera la signature de la convention avec le CEA. Le deuxième concernera l’application des principes de cette convention. Par exemple, la structure de base du partenariat entre les universités et les organismes de recherche sont les unités mixtes de recherche et équipes mixtes de recherche. Cela veut dire que les tutelles, les universités et les organismes se co-approprient l’évaluation par l’AERES de ces structures, prennent des co-décisions et établissent des co-nominations des différents responsables des directeurs de ces structures. Jusqu’à présent, c’était pour l’essentiel les EPST, les organismes de recherche, qui le faisaient.
Ensuite, il va falloir se mettre d’accord quant à la manière de faire le meilleur usage possible de l’évaluation par l’AERES. C’est notre deuxième priorité qui est très liée à ce travail de contractualisation avec les EPST.
Un autre chantier sera d’augmenter l’efficacité, la force et la qualité de proposition des universités françaises dans les différents organismes européens. En effet, ces dernières sont encore assez mal organisées pour réellement compter. Dans cette optique, nous avons créé cette année un groupe de recherche co-présidé par Jean-Pierre Finance et Guy Cathelineau avec 5 présidents qui se nomme « le groupe Europe ». Notre objectif est de faire en sorte de réagir en temps réel et surtout d’être capable de faire des propositions qui soient sur la table des discussions et prises en compte.
Nous allons également tenter de faire le bilan de la Recherche dans le domaine de l’économie et de la gestion dans ce pays, et notamment d’y préciser la place des universités.
Une autre priorité est d’augmenter l’efficacité de la participation des universités françaises dans les alliances. Nous sommes maintenant membres fondateurs de toutes les alliances et cela a été obtenu durant les deux dernières années. Il faut l’ajouter à nos succès. Aujourd’hui, nous sommes convenus de créer un groupe de référents internes, qui sont les représentants des universités dans les groupes de travail des alliances, de telle sorte que, unis par un réseau informatique permettant une réaction rapide, ce groupe puisse réagir aussi rapidement que les EPST, mais également faire des propositions sur des sujets qui sont à un haut niveau de priorité pour les universités.
Enfin, nous avons décidé de nous impliquer afin d’améliorer, de voir ce que l’on pourrait faire pour améliorer, l’employabilité de nos docteurs dans les entreprises françaises.