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Etre maître de conférences aujourd’hui : "Nous avons perdu le temps de méditation essentiel à notre métier" - VousNousIls, Morgane Taquet, 25 novembre 2011
samedi 26 novembre 2011
Amphis surchargés, inflation des tâches administratives et course à la publication : le métier de maître de conférences a beaucoup évolué. Vousnousils vous livre les témoignages de trois d’entre eux.
Magalie [1] a 33 ans lorsqu’elle devient maître de conférences. « C’était pour moi un désir incommensurable, un rêve, mais j’ai vite déchanté », se rappelle l’enseignante-chercheuse en sociologie, âgée aujourd’hui de 38 ans. Pleine d’espoir, elle ne ménage pas sa peine : à ses débuts, sa charge d’enseignement s’élève à 245 heures, heures complémentaires comprises. Elle suit trois projets de recherche et exerce des responsabilités pédagogiques. Un an après sa qualification, elle est arrêtée dix mois suite à un accident vasculaire cérébral. Si elle accepte l’évolution de son métier, « la pression était beaucoup trop forte » raconte-elle.
Depuis les années 80 et la massification de l’enseignement supérieur, les cohortes d’étudiants qui ont rejoint les bancs de l’université ont considérablement grossi. Alors que les effectifs des enseignants-chercheurs ont, dans un contexte de diminution des effectifs de la Fonction publique, tendance à stagner. Résultats : inflation des tâches administratives, des amphis surchargés avec de moins en moins de possibilité de recours à des ATER (attaché temporaire d’enseignement et de recherche), et une pression à la publication de plus en plus forte. Premiers touchés : les maîtres de conférences, qui constituent à eux seuls 41% des enseignants de l’enseignement supérieur, soit le plus gros bataillon d’enseignants à l’université [2].
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[1] Le prénom a été modifié à la demande de l’intéressée.
[2] Voir les chiffres 2009-2010 de la note d’information 11-06 de mai 2010 du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.