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Sarkozy esquisse son programme de candidat en matière d’éducation - Nadège PULJAK, Les échos, 5 janvier 2012
vendredi 6 janvier 2012
Nicolas Sarkozy a esquissé jeudi son programme de très probable futur candidat en matière d’éducation, qui devrait constituer l’une de ses priorités pendant sa campagne, en plaidant notamment pour une redéfinition du métier d’enseignant.
Le président de la République présentait ses vœux aux acteurs de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche, sur le site du Futuroscope, à Chasseneuil-du-Poitou (Vienne).
Accompagné de Luc Chatel (Éducation), Laurent Wauquiez (Enseignement supérieur), Jeannette Bougrab (Jeunesse) et du sénateur de la Vienne Jean-Pierre Raffarin, il avait auparavant visité le Centre national de documentation pédagogique installé sur le site.
S’exprimant ensuite devant environ 2.000 personnes, il a tracé les grandes lignes de son projet éducatif.
"En cette période lourde d’incertitudes, l’éducation et la recherche constituent pour la France un formidable moyen de reprendre son destin en main", a-t-il assuré.
M. Sarkozy a préconisé la fin du collège unique, la redéfinition du métier d’enseignement, l’autonomie des établissements, à l’instar de ce qui a été fait pour les universités, et a de nouveau évoqué l’évaluation des enseignants par les chefs d’établissements, un projet décrié dans le milieu enseignant.
Mais il a averti : "dans la situation financière qui est la nôtre, nous devons et nous pouvons, dans l’Éducation nationale comme dans les autres services de l’État, faire mieux avec les mêmes moyens et ce n’est pas impossible".
Dans cet esprit, il a répété que le projet de recréer des postes était "irresponsable", dénonçant ainsi, sans y faire explicitement allusion, un projet en ce sens du candidat PS à la présidentielle François Hollande.
Après "la réforme capitale de l’école primaire de 2008", les réformes du lycée professionnel en 2009 et de l’enseignement général et technologique l’année suivante, celle du collège est classée comme "priorité" par le président.
"Il faut mettre fin aux faiblesses du collège unique tel que nous le connaissons", a-t-il dit, en proposant "deux pistes de réflexion" : "recentrer la 6e et la 5e sur les enseignements fondamentaux" et "assumer la diversité des parcours en 4e et 3e" car "il n’est pas normal que le collège actuel prépare exclusivement à l’enseignement général".
Il s’est également longuement attardé sur la façon dont il souhaitait que soient redéfinis "le métier" et "la mission" d’enseignant, une volonté qu’il avait déjà lors de sa campagne de 2007 mais qu’il approfondit à présent en suggérant que les professeurs puissent "accepter de nouvelles manières de travailler, d’être plus présents dans les établissements", donc de travailler au-delà des 18 heures hebdomadaires réglementaires pour les professeurs certifiés et les 15 heures pour les agrégés.
"Mais en contrepartie, leur rémunération devra être considérablement augmentée", a-t-il dit, sans toutefois dire comment.
Autonomie, autorité, remise en cause partielle du "collège unique"... le président a donc en grande partie repris le programme plutôt libéral de l’UMP.
Mais la communauté éducative lui reproche notamment d’avoir renforcé en cinq ans les inégalités à l’école, via les suppressions de postes ou l’assouplissement de la carte scolaire.
Et les syndicats d’enseignants, échaudés par les promesses de revalorisation salariale de 2007 qu’ils estiment non tenues, doutent des nouvelles promesses brandies en échange d’une redéfinition du statut de 1950 sur "les missions" des professeurs.