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Jean-Luc Mélenchon dénonce la "financiarisation" de l’école, L’Express et AFP, 31 janvier 2012
mercredi 1er février 2012
PARIS - Le candidat du Front de gauche à l’Elysée Jean-Luc Mélenchon a estimé lundi soir que la droite faisait peser une "grande menace" sur l’école en l’organisant "comme un marché", et réclamé l’abrogation de la loi LRU sur l’autonomie des universités, lors de la présentation de ses voeux au monde éducatif.
"La grande menace qui pèse sur le système éducatif français, c’est la financiarisation, la marchandisation des savoirs et l’organisation de l’école comme un marché", a-t-il lancé.
"Il est significatif que la première loi de la première session parlementaire du premier gouvernement de M. Sarkozy ait été la loi LRU sur (l’autonomie des) universités", a vilipendé M. Mélenchon.
"Il ne s’agit pas d’autonomie au plan pédagogique quand c’est M. Sarkozy qui en parle, il s’agit d’autonomie de gestion dans tous les sens du terme, il s’agit de créer un marché avec des acteurs en concurrence, sur des produits identifiés", a-t-il dit.
"Voilà pourquoi l’autonomie, cela signifie que le président d’université est comme un chef d’entreprise mais l’école n’est pas une entreprise", a ajouté Jean-Luc Mélenchon.
"Maintenant, le projet de l’UMP, c’est de répandre cette méthode partout et dès le primaire. Voilà le danger", a dénoncé M. Mélenchon.
"Il faut briser la logique de marché : la première de nos tâches pour faire cette école-égalité que nous voulons, c’est de démarchandiser, définanciariser tout le secteur scolaire d’abord en y instaurant la gratuité qui est la seule capable d’abolir la compétition entre les établissements", a-t-il dit. "Ensuite, en rétablissant la carte scolaire" et en "abrogeant la LRU".
M. Mélenchon propose également l’instauration d’une "scolarisation étendue de sorte que le temps de l’éducation soit le plus complet possible pour élever chacun au plus haut niveau possible : de trois ans à 18 ans".
Parmi d’autres "idées", il a préconisé qu’il y ait "dans la vie de l’établissement, moins de hiérarchie, plus de collectif" et "dans les cours, une révision générale des programmes pour en expulser le sexisme".
Il a suggéré de "reconnaître aux parents un statut qui leur permettent de participer à la vie de l’établissement".
M. Mélenchon a rappelé son "attachement absolument indéfectible à l’idée même de l’école républicaine, placée sous le registre de la liberté de conscience". "La vigilance laïque ne s’abaissera jamais", a-t-il lancé.
Il a également estimé que "la première tâche d’un gouvernement de gauche, avant de discuter de je ne sais quelle improbable modification du statut des enseignants (...) sera de titulariser la totalité des précaires de l’Education nationale (...) sans avoir besoin de brutaliser le statut de la fonction publique et des enseignants", mais en leur faisant "passer un examen professionnel - pas un concours".
M. Mélenchon a préconisé le "rétablissement" de la formation des maîtres et estimé qu’il fallait "diversifier le recrutement social" et procéder à des "pré-recrutements comme nous le faisions dans le passé".