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Pour la recherche, Hollande veut "accélérer" le grand emprunt - France Inter, Guillaume Serries, 11 février 2012

dimanche 12 février 2012

TOULOUSE (Reuters) - François Hollande a présenté samedi au forum Futurapolis, à Toulouse, ses propositions pour la recherche et l’innovation et a proposé d’accélérer le grand emprunt de Nicolas Sarkozy.

Le candidat socialiste à la présidentielle a estimé que l’on constatait "au final peu de retombées directes du grand emprunt dans le domaine de la recherche".

"Je veux continuer ce qui a été engagé avec le grand emprunt. Il manque aujourd’hui 20 milliards d’euros qui ne sont que des promesses", a-t-il dit.

Soulignant que "sur la manière, faire le grand emprunt n’était pas le meilleur moyen pour rassurer les marchés", François Hollande a néanmoins dit vouloir aller de l’avant.

"Donc moi, je vais continuer, aller plus vite, accélérer le versement", a-t-il dit.
Sur la question du crédit impôt-recherche, François Hollande a assuré que celui-ci a "connu un développement appréciable, avec à la clé un avantage fiscal de 5 milliards d’euros".
Il a estimé qu’il fallait désormais "recentrer le dispositif en direction des petites entreprises, qui en sont souvent privées".
Pour le candidat socialiste, le gouvernement actuel "a aggravé la complexité en matière de recherche" et "le lien est désormais distendu entre la recherche et l’université."
"Que de temps perdu avec les évaluations ! Il faut de la liberté, laisser du temps", a-t-il dit.
François Hollande a précisé sa conception d’une science humaniste.
"Peut-on laisser la recherche se faire sans limites ? Je veux réaffirmer la confiance dans la recherche et dans la science. C’est un devoir d’expliquer que la science est au service de l’humanité mais il faut mettre également des règles éthiques", a-t-il dit.
Interrogé sur le pessimisme supposé des Français et leur manque de confiance dans l’avenir, François Hollande, sous forme de boutade, a lancé : "Qui vous a mis dans cet état là ?", déclenchant des rires dans le public.
"Nous vivons un sentiment de déclin. Mais le rêve français, c’est que la génération qui vient vivra mieux que nous. Et cela vient par l’innovation, la matière grise", a-t-il assuré.
François Hollande a ensuite décliné ses priorités en matière de recherche s’il était élu, à savoir les sciences de la vie, la recherche de nouveaux médicaments et de nouveaux vaccins.

Il a également cité l’enjeu numérique, pour faire en sorte que "cesse le fait que l’on crée ici en France, et que l’on produise et que l’on fasse des profits ensuite ailleurs".

Le député de Corrèze prône dans ce but une politique plus favorable aux
chercheurs français mais aussi étrangers.
"Nous devons garder nos chercheurs ici en France, en créant les conditions favorables, et nous devons accueillir les chercheurs étrangers et ne pas les bloquer pour des histoires de visas", a-t-il dit, faisant allusion à la polémique sur les visas étudiants, que le ministre de l’Intérieur a été accusé de vouloir restreindre.

Guillaume Serries, édité par Gérard Bon
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