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D’ici 2022, l’université va perdre la moitié de ses professeurs - B. Floc’h, Blog "Grand Amphi" Le monde, 19 septembre 2013
dimanche 22 septembre 2013
Le nombre d’étudiants stagne, le nombre de professeurs, aussi. Une Note d’information, que le ministère de l’enseignement supérieur a publiée il y a quelques semaines, montre que le nombre d’enseignants-chercheurs dans les universités et établissements rattachés stagne depuis presque dix ans. Justifiée par l’évolution du nombre d’étudiants, le constat paraît cependant dissonant avec le discours politique qui, depuis 2006, assure investir dans l’enseignement supérieur.
La Note d’information montre qui, si investissement il y a - et chacun a un avis discordant sur ce point -, ce n’est pas sur le nombre de professeurs que celui-ci porte.
Certes, en vingt ans (depuis 1992), le nombre d’enseignants a progressé de 60 %, mais l’évolution n’est que d’une dizaine de points sur la dernière décennie (+11,6% pour les enseignants-chercheurs titulaires, soit 5 747 personnes). Et depuis cinq ans, cette croissance se poursuit beaucoup plus lentement. Le nombre d’étudiants accueillis à l’université, il est vrai, n’évolue quasiment plus depuis 2000 : 1,4 million de jeunes.
La progression des professeurs des universités est la plus faible, celle des maîtres de conférences plus rapide et la catégorie des enseignants non permanents a plus que doublé depuis 1992. Les enseignants issus du second degré ont, eux, tendance à être de moins en moins nombreux.
En 2011-2012, 91 000 personnes enseignaient dans des établissements publics d’enseignement supérieur. Parmi eux, 62 % sont des enseignants-chercheurs titulaires et stagiaires, 14,4 % des personnels du second degré et 23,6% des personnels enseignants non permanents.
Un grand défi attend l’université : 43% des professeurs et 19% des maîtres de conférences partiront en retraite dans les dix ans à venir. De fait, l’âge moyen des enseignants du supérieur, qui demeure stable, est élevé : 52 ans et 5 mois pour les professeurs titulaires et 44 ans et 4 mois pour les maîtres de conférences.
Par ailleurs, "la part des femmes dans les corps d’enseignants-chercheurs est en constante progression au cours des trente dernières années". Depuis 1981, elle est passée de 8,6 % à 21,4 % chez les professeurs et de 29,5 % à 42,8 % chez les maîtres de conférences. Ce sont les disciplines littéraires qui sont les plus féminisées.
Enfin, les établissements accueillent 3 400 enseignants étrangers.
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