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Un mathématicien indien trainé au poste en marge d’un congrès bordelais, LibéBordeaux, 6 juillet 2010

mardi 6 juillet 2010

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AVEC PAPIERS - C’était une conférence de haut vol, comme il s’en tient chaque année, dans toutes les facs de France. Un congrès de mathématiciens organisé à Bordeaux du 22 au 25 juin dernier et dédié aux avancées récentes en géométrie logarithmique. Le genre de rendez-vous qui draine inévitablement un certain nombre de chercheurs étrangers. Et la conférence bordelaise n’a pas fait exception à la règle. Si ce n’est pour l’un des scientifiques indiens présents, qui gardera probablement un souvenir un peu amer de l’hospitalité sur les bords de Garonne, lui qui s’est retrouvé menotté et enfermé pour avoir oublié son passeport à l’hôtel.
L’affaire est racontée sur le site Images des mathématiques, par Christine Huyghe, chargée de recherche au CNRS Université de Strasbourg, et participante à la conférence : "Notre collègue indien a été interpellé à la gare de Bordeaux le soir du jeudi 24 - la couleur de sa peau y était-elle pour quelque chose ? - par deux policiers en civil. Ne comprenant pas un mot de français, et s’imaginant qu’il était agressé, puisque les policiers n’étaient pas en uniforme, il ne s’est dans un premier temps pas laissé faire, avant d’obtempérer. N’ayant, en plus, pas son passeport sur lui, il est plaqué à terre en pleine gare, fouillé, et c’est menotté, que le dangereux mathématicien indien, armé de ses notes d’exposé et de son stylo, a été amené au poste.

Là, les choses s’éclaircissent, du moins c’est ce qu’il pense puisqu’au poste de police l’un des policiers sait parler anglais. Le mathématicien a sur lui sa carte d’identité indienne et explique que son passeport est à l’hôtel. Il suggère même d’aller à l’hôtel accompagné des policiers pour enfin pouvoir prouver qu’il n’est pas un émigré clandestin, car il a l’impression que les policiers pensaient plutôt avoir arrêté un sans-papier qu’un scientifique assistant à une conférence à l’université de Bordeaux. Les policiers refuseront de procéder à cette simple vérification, jusqu’au vendredi matin 25 juin. Après avoir donc passé la nuit au poste, le mathématicien sera libéré, sans excuses, quitte pour quelques marques de menottes au poignet, et pour avoir raté les exposés du vendredi matin."

L.E.