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Après Marc Bloch, l’IFEA d’Istanbul ? Menaces sur la recherche française à l’étranger

mercredi 21 janvier 2009, par Laurence

À l’attention de : Monsieur le ministre des Affaires étrangères et européennes

Nous apprenons que l’Institut Français d’Etudes Anatoliennes (IFEA) à Istanbul est appelé à disparaître au sein d’une structure unique qui regroupera également les trois instituts culturels français en Turquie (Istanbul, Izmir, Ankara). Si cette dissolution devait se concrétiser, c’est un pan essentiel de la collaboration franco-turque, dont l’IFEA est un centre important depuis les années 1930, qui en pâtirait gravement. En effet, la plupart des archéologues fouillant en Anatolie, des historiens de l’Empire ottoman et des spécialistes de la Turquie contemporaine sont passés par l’Institut. Ce passage par l’IFEA permet l’acquisition et le perfectionnement de la langue, l’approfondissement des recherches sur place, la mise à profit des ressources documentaires. Il est en outre à l’écoute des changements qui surviennent dans la recherche, il opère une veille scientifique grâce à laquelle les chercheurs en mission peuvent être très rapidement opérationnels.

L’institut est l’initiateur de programmes et de débats scientifiques dont les échos dépassent les frontières de la communauté des chercheurs. Il est un relais avec les institutions turques permettant la mise en place d’un réseau de collègues et de collaborateurs locaux indispensables à la poursuite des recherches. Cette institution continue de permettre l’établissement de solides liens scientifiques entre la Turquie et la France, leurs universités, leurs centres de recherche, leurs bibliothèques et leurs archives. L’IFEA est d’ailleurs le plus grand centre de recherche européen en Turquie.

L’autonomie est la condition de cette crédibilité par rapport à la communauté scientifique turque et internationale. C’est pourquoi le choix du directeur était jusque là proposé par un conseil scientifique ; l’IFEA est aussi un laboratoire de recherche du CNRS (USR 3131). Il en reçoit les subventions et en accueille les chercheurs.

La fusion ou la disparition annoncée de l’IFEA ne prend pas en compte ce statut spécifique d’une institution scientifique. Il serait le seul à disparaître parmi les Instituts français de recherche à l’étranger. Alors que les relations bilatérales sont soumises aux aléas de la politique, cette institution constitue un élément stable dans les relations franco-turques. Ce sont les raisons pour lesquelles nous appelons à préserver la nécessaire autonomie de l’Institut Français d’Etudes Anatoliennes.

Parmi les premiers signataires : Sophie Basch (Paris-IV), Pierre Chuvin (Paris-X Nanterre), Nathalie Clayer (CNRS/EHESS, directrice de l’UMR "Études turques et ottomanes"), Michel Espagne (ENS), François Georgeon (CNRS), Nicolas Vatin (CNRS/EPHE), Gilles Veinstein (Collège de France), Mickaël Wilmart (EHESS)

Pour signer, cliquez sur ce lien :

http://www.mesopinions.com/detail-petition.php?ID_PETITION=90cc5b0039114f5153c634f04cd3b89b

N’hésitez pas à faire suivre cette pétition autour de vous.