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Motion des enseignants chercheurs et enseignants de l’UFR LLPhi, Paris X

Lundi 26 novembre 2007

lundi 26 novembre 2007, par Carla Bruno

Les enseignants chercheurs et enseignants de l’UFR LLPhi, Paris X, réunis le 26 novembre 2007 estiment nécessaire, pour l’avenir des étudiants et de l’Université, de prendre toute leur place et toute leur responsabilité dans l’action engagée contre la LRU.
Ils appellent à l’ouverture d’ « Etats généraux » de l’Enseignement Supérieur, pour proposer de vraies réponses aux maux dont souffre l’Université, pour la mise en œuvre d’une autonomie redéfinie au service des missions de l’Enseignement et de la Recherche.
Ils appellent à saisir dans les jours qui viennent toutes les opportunités d’action et de débat permettant de combattre les aspects néfastes de la LRU :
- Journée d’action du 27 novembre
- Rencontres inter-universités en perspectives à l’initiative de Paris 8, Paris 7…
- Rencontres avec les étudiants sur les questions de pédagogie, de professionnalisation, de financement des études.
En effet, la LRU bouleverse les institutions de l’université en concentrant le pouvoir sur un Conseil d’Administration réduit comportant une forte représentation des acteurs économiques et sur le Président élu en son sein.

Elle favorise l’accroissement du financement privé au travers de fondations bénéficiant de larges cadeaux fiscaux.

Elle casse le statut des enseignants chercheurs en généralisant l’emploi de CDD et CDI directement sous la responsabilité du Président, en permettant la modulation des services sans référence nationale, en supprimant les commissions de spécialistes élues chargées du recrutement et en les remplaçant par des comités de sélection ad hoc dépendant exclusivement de la direction de l’université.

Prétendant assurer l’autonomie des universités, la loi supprime en fait son indépendance vis à vis des pouvoirs politiques et économiques.
Supprimant les cadres nationaux, elle permet que s’instaure le clientélisme.

Facilitant les financements privés et le désengagement financier de l’Etat, elle permet que les universités, dans leurs fonctions d’enseignement et de recherche, passent sous la tutelle d’intérêts privés.

Elle organise la concurrence généralisée au sein du nouveau marché de la connaissance.

Pour tous ces motifs, l’assemblée exprime sa condamnation de la loi LRU. Elle réaffirme que l’organisation de l’université doit être fondée sur la collégialité, dans le cadre de politiques nationales fixant les objectifs de l’enseignement supérieur et de la recherche, assorties d’un financement public à la hauteur des enjeux.

Motion adoptée par l’assemblée des enseignants de l’UFR du département LLphi de l’Université de Nanterre Paris X réunie le 26 novembre 2007. L’assemblée a réuni à partir de 12h30 plus d’une trentaine d’enseignants chercheurs et d’enseignants. Le texte a été adopté à l’unanimité des présents à l’issue de la réunion.