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Motion contre la LRU du Département de Langues et Langues Appliquées de l’Université du Littoral-Côte d’Opale

6 mars 2008

samedi 15 mars 2008, par Laurence

Motion du Département de Langues et Langues Appliquées de l’Université du Littoral-Côte d’Opale,

L’assemblée générale du Département de Langues et Langues Appliquées de l’Université du Littoral-Côte d’Opale exprime ses plus vives réserves à l’égard de la loi relative aux Libertés et Responsabilités des Universités (L.R.U.) que le gouvernement souhaite voir entrer en vigueur à la rentrée 2008. Ces réserves sont le fruit d’une série de constats :

Cette loi votée durant l’été 2007 n’a pas fait, en amont, l’objet d’une réelle consultation des universitaires, à moins de considérer la CPU comme leur unique organe représentatif, ce que nous contestons ; elle s’est de plus enveloppée d’un voile d’opacité qui dissimule le vaste chantier de transformations qui va leur être imposé.

Sur le fond, cette loi fait peser de graves menaces sur les contenus des enseignements et l’autonomie de la recherche, en particulier en sciences humaines. Elle sacrifie à une vision purement marchande de l’enseignement supérieur et tourne le dos à la tradition humaniste et pluraliste de l’université française. Elle introduit dans l’enceinte de l’université un mode de fonctionnement de type managérial qui constitue une grave atteinte à la démocratie et à l’esprit de collégialité. La concentration extrême des pouvoirs sur un seul acteur, le président ; le désengagement programmé de l’Etat au profit de contrats avec les entreprises ; l’entrée massive des représentants extérieurs dans les organes de décision tels que le CA (aux pouvoirs renforcés) et les comités de sélection, destinés à remplacer les actuelles CSE ; le recours annoncé à des contrats de type CDD, au détriment de la création de postes de titulaires et de l’investissement à long terme des enseignants, chercheurs, et enseignants-chercheurs dans leur travail ; tout cela ouvre la porte aux pressions diverses et au clientélisme et risque de favoriser, au sein même du personnel, un détestable esprit de concurrence et de suspicion.

Au vu de ces remarques non exhaustives, nous demandons à Mme la Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche le retrait de cette loi et de véritables pourparlers réunissant l’ensemble des acteurs représentatifs de l’université française.

Voté à l’unanimité des présents, à Boulogne-sur-Mer, le 6 mars 2008.