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Lettre de la CPU n° 50 - 8 juillet 2010

vendredi 9 juillet 2010, par Laurence

Au menu :

- masterisation suite (la CPU connaît-elle l’existence du Conseil d’État ?)
- Protocole d’accord CPU / Mutuelles Etudiantes : vers une amélioration de l’accès aux soins des étudiants
- Athena, l’alliance des SHS

Et puis, fini de rire, Pierre Richard quitte la CPU.

Masterisation, suite…

L’approche de la première rentrée de mise en œuvre de la réforme de la formation des enseignants permet à chacun de mesurer l’ampleur des questions qui n’ont pas encore reçu de réponse.

L’une des principales concerne l’organisation et le financement d’une année de préparation aux concours. Compte tenu de la lourdeur du travail exigé pour préparer un master en même temps qu’un concours, il est à prévoir qu’un nombre important d’étudiants n’obtiendront pas, la même année, leur master et le concours. D’autre part, des étudiants déjà titulaires d’un master voudront préparer à l’université les concours. La question de l’organisation universitaire de l’année préparatoire post master aux concours de l’enseignement devient donc essentielle. L’université doit assumer cette mission dans un cadre national, donnant des droits et des garanties égaux aux étudiants. Le principe d’une année financée par le modèle d’allocation des moyens universitaires et dont les droits d’inscription seraient calés sur ceux du master, paraît hautement souhaitable. C’est pourquoi, à la suite de la publication par la CPU du référentiel des masters enseignants (cf. newsletter n°48 du 21 juin), la CPU, sur proposition de sa commission de la pédagogie et de la formation continue, s’est prononcée pour un financement spécifique d’une année de préparation aux concours de l’enseignement, comme pour les étudiants préparant aujourd’hui l’agrégation. Une demande en ce sens a été adressée officiellement par la CPU à la DGESIP.

La parution récente d’un arrêté pris par le Ministre de l’Education Nationale sur les certifications exigibles pour la titularisation des enseignants, élaboré sans concertation avec la CPU, a conduit la CPU à écrire à Luc Chatel pour lui demander de surseoir à l’application de cette mesure et de mettre en place un groupe de travail associant, entre autres, les présidents d’université pour examiner les conditions réalistes d’une mise en œuvre de la certification des compétences linguistiques et informatiques des enseignants.

Par ailleurs, les conséquences de la réforme de la formation des enseignants sur le modèle d’allocation des moyens font actuellement l’objet d’un travail conjoint entre la DGESIP et la CPU, avec la collaboration de la CDIUFM. Les questions examinées concernent en particulier le financement de la formation continue ou continuée des enseignants des premier et second degrés, puisque le modèle de répartition des moyens « SYMPA » ne prend pas en compte ce type de stagiaires de la formation continue. ». Un autre sujet est celui du coût retenu dans le modèle pour les masters « formation des maîtres », qui pose plus globalement le problème du coût retenu pour les masters tertiaires professionnalisés, dont le volume horaire n’a rien à voir avec les traditionnels « masters » SHS d’il ya dix ou vingt ans.

A suivre, donc ? Sur de nombreux sujets… !

Protocole d’accord CPU / Mutuelles Etudiantes : vers une amélioration de l’accès aux soins des étudiants

Alors que près d’un étudiant sur quatre renonce à se soigner et qu’un étudiant sur cinq n’est pas couvert par une mutuelle complémentaire pour des raisons financières, la Conférence des présidents d’université (CPU) a souhaité signer un protocole d’accord avec les mutuelles étudiantes (FEDEME, LMDE, USEM).

Les universités et les mutuelles étudiantes partagent la même volonté de faciliter les conditions de vie et d’études des étudiants. Le passage du secondaire à l’enseignement supérieur est un changement et un apprentissage particulièrement important dans la vie d’un étudiant. Pour une majeure partie d’entre eux, cette période est synonyme de décohabitation et d’une plus grande autonomie sociale. La qualité de l’accueil et l’information délivrée aux étudiants, particulièrement aux nouveaux entrants, revêt donc une importance capitale.

Les mutuelles étudiantes disposent d’une expertise sanitaire et sociale du milieu étudiant qui leur permet de bien répondre aux besoins des étudiants en matière de couverture sociale, de politique de prévention ou d’identification des besoins d’accès aux soins.

C’est à 20 ans que les bonnes habitudes de santé se prennent. Il est donc essentiel de mettre en œuvre tout au long de l’année des politiques de prévention adaptées et ambitieuses auprès de cette population.
La coordination des divers acteurs, intervenant dans le domaine de la prévention est nécessaire et doit à ce titre être encouragée.

Le protocole d’accord, signé le 1er juillet 2010, a donc pour but de favoriser la santé des étudiants, en accroissant les partenariats existants entre les universités et les mutuelles étudiantes dans la mise en place de politiques de prévention, en assurant la présence des mutuelles lors des inscriptions (présentielles ou à distance) afin de veiller, conformément à la loi, à ce que tous les étudiants bénéficient de la sécurité sociale étudiante mais aussi en favorisant l’accès à une complémentaire santé répondant aux besoins spécifiques de cette population.

Afin d’assurer la promotion et la mise en place de ce protocole d’accord, la CPU le transmettra à tous ses membres et les invitera à définir les modalités locales de sa mise en œuvre.

Les signataires invitent les établissements à créer des instances de coordination sous l’autorité du président d’université dont les membres pourront être des élus du CEVU, des représentants locaux des mutuelles et les directeurs des SUMPPS. Ces instances, qui pourront être organisées en inter-universités ou éventuellement par PRES, auront pour objectif de veiller à la mise en œuvre du protocole d’accord national dans chaque établissement.

Au niveau national, les mutuelles étudiantes et la CPU ont décidé de créer un comité de suivi du prlsent accord. Celui-ci est composé de membres de la CPU, de représentants de l’Association des Directeurs de Services de Santé Universitaire (ADSSU) et de représentants des mutuelles étudiantes signataires. Il se réunira une fois par an pour faire remonter les difficultés et les bonnes pratiques, et pourra si nécessaire formuler des propositions d’amélioration du protocole.

ATHENA, l’Alliance thématique nationale des sciences humaines et sociales

Le 22 juin dernier est née ATHENA, l’Alliance thématique nationale des sciences humaines et sociales, en présence de Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche et des représentants des membres fondateurs, dont Axel Kahn, président de la Commission Recherche de la CPU.

ATHENA regroupe quatre acteurs clés de la recherche française dans ce domaine : la Conférence des présidents d’université (CPU), le Centre national de recherche scientifique (CNRS), la Conférence des Grandes Ecoles (CGE), et l’lnstitut national des études démographiques (INED). Les présidents de trois des autres Alliances (Aviesan, Allistène et AllEnvi) font également partie du directoire.

En se dotant d’une alliance dans le domaine des sciences humaines et sociales, la France dispose désormais d’une Alliance thématique dans chacun des axes prioritaires de recherche identifiés par la Stratégie Nationale de Recherche et d’Innovation (SNRI) :
• l’Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé (Aviesan)
• l’Alliance nationale de Coordination de la recherche pour l’énergie (Ancre)
• l’Alliance des sciences et technologies du numérique (Allistène)
• l’Alliance « Alimentation, Eau, Climat, Territoires » (AllEnvi)

L’Alliance ATHENA devra contribuer de manière déterminante au développement de l’enseignement supérieur et de la recherche dans le domaine des sciences humaines et sociales et a ainsi pour objectifs de :
• concevoir les moyens de consolider les dispositifs d’accueil de la qualité scientifique (Institut Universitaire de France, chaires d’excellence, Instituts d’Etudes Avancées, Maisons des Sciences de l’Homme, etc.)
• développer les interfaces et les coopérations entre les acteurs de la recherche en matière d’infrastructures de recherche et grands équipements (bibliothèques, numérisation, etc.)
• définir des stratégies pour la diffusion et l’internationalisation des SHS (Ecoles françaises à l’étranger, réseau des Instituts français de Recherche à l’Etranger, etc.)
• aider à la programmation de la recherche à moyen et long terme
• participer à la veille et la prospective scientifique

Les sciences humaines et sociales sont traditionnellement un des domaines d’excellence de la recherche française. Elles représentent, dans les universités, de la licence au doctorat, un peu plus de 56% des effectifs étudiants et 45% des enseignants-chercheurs.

Cette Alliance permettra notamment de mettre en cohérence les stratégies de recherche des universités, où se trouvent les effectifs les plus importants d’enseignants-chercheurs dans ce domaine, et celle des organismes de recherche, et en tout premier lieu celle du CNRS, qui joue un rôle structurant, en particulier par l’intermédiaire de l’InSHS (l’Institut des sciences humaines et sociales).

La présidence de l’Alliance sera assurée alternativement par le CNRS puis la CPU pour des périodes de 2 ans.

Un pilier de la CPU nous quitte !

La CPU a célébré, le 1er juillet dernier, le départ à la retraite de l’un de ses « personnages principaux » : Pierre Richard.

Entré dans l’Enseignement supérieur par la voie de l’administration scolaire et universitaire, Pierre a notamment été, de 1984 à 1998, Secrétaire Général de l’Université François Rabelais de Tours.

Le 1er juillet 1998, Pierre a rejoint l’Amue pour travailler sur le projet Harpège et a pris la responsabilité du pôle règlementaire attaché au déploiement de cette application. Il entame alors une période très intense de sa vie professionnelle et deviendra rapidement l’incontournable et infatigable, chargé de mission de la Commission des Moyens et des Personnels de la CPU, puis également celui de la Commission Santé. Des instances qu’il aura incontestablement marquées de son empreinte, tant par sa disponibilité que par ses compétences et son incroyable maîtrise de termes, barbares pour certains, tels que LOLF, RAP, ITRF ou encore UNR et HPST.

Aujourd’hui, Pierre quitte définitivement la CPU et retourne dans cette Touraine qui est devenue sa région d’adoption. Nous lui souhaitons tous une très agréable retraite. Une page du grand livre de la CPU, à laquelle il a grandement contribué, se tourne aujourd’hui.