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Compte rendu de l’AG de stagiaires des premier et second degrés organisée par "Stagiaires impossibles" mercredi 20 octobre 2010 à la Bourse du travail de Paris de 17h à 19h30

mercredi 20 octobre 2010, par PCS (Puissante Cellule Site !)

1) Impressions d’ambiance

La grande salle de la Bourse du travail était pleine aux deux tiers (environ 200 personnes au plus haut niveau de participation) et il n’y avait quasiment que des stagiaires (plus un représentant par syndicat « accompagnant » l’opération et là pour recadrer et intervenir à la fin du débat. Les présents étaient attentifs et clairement mobilisés (plus d’une centaine d’entre eux sont restés jusqu’au bout). L’AG a été divisée en trois moments : débat général et témoignages / débat sur les actions possibles / vote sur les positions, propositions et actions.

D’après la présentation d’ensemble, la grande majorité de l’AG vient de l’académie de Créteil et la majorité du second degré (même si le premier degré est aussi clairement présent dans la salle).

2) Témoignages et débat général

Les témoignages sont accablants sur la situation : plus d’une dizaine de présent-e-s n’ont pas encore vu de tuteur au bout d’un mois et demi ; la majorité n’en ont vu un qu’au bout d’une dizaine de jours, l’ont vu une ou deux fois et ne l’ont pas revu ; un stagiaire déclare que leur seule journée de formation a concerné « la violence en classe » comme si c’était la seule chose qui comptait.

La question du turn-over est soulignée par plusieurs stagiaires en rappelant qu’au mieux les élèves concernés auront devant eux trois enseignants, au pire cinq ou six ! Par ailleurs, les remplacements sont parfois très originaux : une jeune collègue d’EPS sera remplacée par un jeune collègue de Physique ; une autre collègue de SVT le sera par un collègue de Physique encore – visiblement les rectorats ont un surcroît de professeurs de physique disponibles - ; une collègue du premier degré a confirmé que les collègues du premier degré avaient été contactés pour leur demander s’ils seraient volontaires pour intervenir comme remplaçants dans le second degré.

Dans le débat et les interventions il est très clair que les stagiaires bénéficient souvent de la solidarité de leurs collègues titulaires, sont conscients de la pression de la hiérarchie et de l’explosion des différences dans les conditions d’exercice du métier. Ils en appellent à une organisation de tous les stagiaires partout.

Les revendications touchent principalement :

- la diminution du nombre d’heures en responsabilité
- le refus d’avoir des classes d’examen (dans le secondaire) ou des classes comme le CP les doubles niveaux ou le CM2 (pour le primaire)
- la revendication d’une formation
- le caractère national de la qualification et des conditions d’exercice du métier
- le lien avec l’université pour la formation
- le refus et la demande de l’abrogation de la mastérisation (nombre de présents insistent pour que leurs revendications dépassent l’aménagement de leur situation actuelle)

Dans les propositions d’action on note des demandes d’appel national aux stagiaires (comprenant l’appel à un refus de la mastérisation), des appels à la grève à la rentrée après les vacances de la Toussaint, des demandes de soutien en direction des parents d’élèves.

À la fin du débat interviennent tour à tour tous les syndicats (SNES, SGEN, FO, CGT, SUD, CNT) (curieusement je n’ai pas noté d’intervention du SE-UNSA) : tous les syndicats insistent sur le fait qu’ils ont toujours été opposés à cette réforme ( ?!) et qu’il faut tenter de clarifier les revendications (le SNES a appelé à distinguer entre les sujets importants et les autres : il faut privilégier selon le SNES la demande de formation, l’attention aux conditions de titularisation, le refus d’un tutorat qui relève de la pure transmission de consignes hiérarchiques, la diminution du nombre d’heure en responsabilité ; le SNES demande expressément que l’on ne parle pas de « mastérisation » - qui n’est pas une mauvaise chose ... – mais de « réforme de la formation » ; FO en a appelé à un retour au recrutement à bac + 3 ; le SNEP a souligné que tous les syndicat avaient toujours été contre la mastérisation).

Il est à remarquer que les seuls à évoquer parfois le nom de l’IUFM sont les stagiaires et jamais les syndicats.

3) Votes

À la fin de l’AG quatre votes clairs donnent une majorité écrasante (entre 75 et 95 pour sur 120 votants environ)

a) réduction des horaires en responsabilité : un tiers de temps en responsabilité la première année (celle de fonctionnaire stagiaire) ; une deuxième année après la titularisation avec un horaire encore réduit

b) nécessité d’un accompagnement pédagogique des lauréats aux concours par des conseillers pédagogiques présents et chargés d’autre chose que la simple répercussion des obligations réglementaires

c) indispensable égalité de traitement devant les conditions de la titularisation quelles que soient les disciplines et les fonctions

d) demande d’abrogation de tous les règlements instaurant la « mastérisation » (une ultime tentative pour remplacer le mot par « réforme de la formation » a échoué)

e) Dans le cadre des actions il est décidé

- de lancer un appel national aux stagiaires comportant les revendications précédentes y compris la demande de l’abrogation de la mastérisation) demandant la réunion partout d’AG de stagiaires (l’appel sera mis en ligne dès sa réception)
- d’appeler à un rassemblement de toute la profession devant le MEN le mercredi 17 novembre
- de convoquer une nouvelle AG inter-académique à la rentrée de novembre

NB : un vote sur le lancement d’une grève n’a pas obtenu de résultats très clair ; un vote a été expressément organisé sur le maintien ou non dans le texte d’appel à « l’abrogation de la mastérisation » (seul 5 voix favorables au retrait de l’abrogation de la mastérisation)

Jean-Louis Fournel pour SLU