Accueil > Actualités et humeurs > Nouvel appel du monde universitaire français pour libérer Nasser bin Ghaith ! (...)

Nouvel appel du monde universitaire français pour libérer Nasser bin Ghaith ! (Enseignant à l’Université Paris-Sorbonne Abou Dhabi)

vendredi 14 octobre 2011, par Laurence, Mariannick, Sylvie

Le texte de la première pétition lancée par l’association Human Rights Watch est ici suivi du communiqué de la présidence de Paris IV sur le sujet, et de plusieurs liens vers des textes de presse et précédé d’une mise à jour. Merci à Fabula d’avoir constitué le dossier.

L’association Human Rights Watch lance un nouvel appel à destination exclusive du monde universitaire français, en faveur de la libération de M. Nasser bin Ghaith (enseignant à l’Université Paris-Sorbonne d’Abou Dabi) injustement emprisonné depuis plus de six mois aux Émirats arabes unis (EAU).

Il s’agit d’une pétition « mise à jour » et complémentaire de la première pétition diffusée le 13 septembre dernier.
Cette nouvelle version prend en compte les éléments les plus récents sur le déroulement du procès de M. Nasser bin Ghaith et de quatre autres militants pro-démocraties.
HRW propose ainsi aux signataires de cette nouvelle pétitiion de s’engager en faveur de la liberté d’expression qui est gravement menacée aux Emirats arabes unis.

Signer ici la pétition… (et lire le compte rendu du procès diffusé par HRW).

***

La liberté d’expression gravement menacée aux Emirats Arabes Unis.

Depuis le 10 avril 2011, Nasser Bin Ghaith, un éminent universitaire émirien (enseignant d’économie à l’Université Paris-Sorbonne d’Abou Dabi, à la School of Government de Dubaï et à l’École supérieure des armées des EAU), a été placé en détention pour avoir publiquement exprimé son désir de transition démocratique pacifique aux Emirats Arabes Unis (EAU).

Cette arrestation s’inscrit dans un climat de répression aux EAU qui a conduit à l’arrestation et au procès de quatre autres militants, ayant également appelé à des réformes démocratiques significatives aux EAU.

Début juin, ces cinq personnes ont été officiellement inculpées pour avoir publiquement insulté les plus hauts représentants de l’Etat (article 176 du code pénal). Il s’agit d’une violation évidente de leur liberté d’expression.

Nasser Bin Ghaith est également accusé d’avoir conspiré, en association avec des puissances étrangères, contre la sûreté et la sécurité de l’Etat, bien que les associations de défense des droits humains (Amnesty International, the Arabic Network For Human Rights Information, Front Line Defenders, Human Rights Watch) aient déclaré que le gouvernement ne possédait aucune preuve juridique pour l’affirmer.
Le procès à l’encontre de ces militants se poursuit et ils encourent de lourdes peines de prison.

Nasser bin Ghaith enseigne notamment à l’Université Paris-Sorbonne d’Abou Dhabi (UPSAD, université placée sous le haut-patronage de l’Université Paris-Sorbonne - Paris IV). Pour autant, l’Université Paris-Sorbonne, dont le président préside aussi le Conseil d’Administration de l’UPSAD, estime n’avoir aucune responsabilité par rapport à cet enseignant et, le 10 juin dernier, le Conseil d’Administration de l’université Paris-Sorbonne (Paris IV) a rejeté à une large majorité une motion de soutien à cet enseignant emprisonné.

En signant cette pétition, vous demandez :

- Aux autorités des EAU de libérer immédiatement M. Nasser bin Ghaith et les autres militants pro-démocratie emprisonnés aux Emirats.

- Au président de l’Université Paris-Sorbonne d’appeler publiquement à la libération de Nasser bin Ghaith, enseignant à l’Université Paris Sorbonne d’Abu Dhabi.

Merci de soutenir ces militants pro-démocratie injustement emprisonnés en signant cette pétition. Les signatures seront remises à l’ambassade des EAU à Paris et au président de l’université Paris-Sorbonne, M. Georges Molinié.

Cette pétition peut être signée ici.

***

Communiqué de la présidence de la Sorbonne

Des prises de position circulent au sujet du Dr Nasser Bin Ghaith,
ressortissant émirien, parfois présenté comme enseignant d’économie à
l’Université Paris-Sorbonne Abu Dhabi.

Economiste connu pour ses travaux sur le commerce international, le Dr
Bin Ghaith a été invité, comme des dizaines d’autres intervenants
extérieurs, à présenter quelques conférences dans le cadre du Master de
Relations internationales. Dans le cadre de ces enseignements, il a
naturellement joui de la liberté d’expression que l’établissement
garantit en son sein. Il est intervenu par ailleurs dans de nombreux
autres établissements d’enseignement supérieur de la région.

Depuis le mois d’avril, il est l’objet de poursuites en application des
lois émiriennes, pour des motifs qui sont en tout cas étrangers à ses
interventions académiques.

A propos de cette affaire, chacun peut prendre position à titre
personnel. Les instances de l’Université, quant à elles, tout en
déplorant les atteintes aux Droits de l’homme partout où elles se
produisent, ne disposent d’aucun élément les autorisant à se prononcer
sur ce cas particulier à titre institutionnel.

Cette position de la Présidence de l’Université a été approuvée par le
Conseil d’administration le 10 juin dernier. Aucune information nouvelle
ne conduit aujourd’hui à changer d’attitude.

Le Président Georges Molinié

Voir aussi :
- "Prof jugé à Abu Dhabi : le silence coupable de La Sorbonne", Rue89, 4 octobre 2011
- "Un prof arrêté à Abu Dhabi : la Sorbonne fait l’autruche", Rue89 (avril 2011)
- le communiqué d’Amnesty International.
- Compte rendu du premier procès (26 septembre) sur le site de Human Rights Watch, à l’initiative de la pétition.
- Communiqué de Human Rights Watch du 4 octobre 2011. Émirats arabes unis : un procès de militants « profondément injuste ».
Les autorités émiriennes devraient abandonner les poursuites et libérer les accusés