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« Nous, chercheurs et universitaires, démissionnerons de nos fonctions administratives si le projet de loi sur la recherche n’est pas retiré » - Le Monde, 4 mars 2020

mercredi 4 mars 2020, par Elie

Dans une tribune au « Monde », un collectif de 800 universitaires et chercheurs estime que le projet de loi en préparation sur la recherche n’aurait que des effets néfastes. Ils demandent son retrait.

Nous, titulaires de l’enseignement supérieur et de la recherche, tenons à faire part de notre opposition résolue au projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) porté par la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Frédérique Vidal.

Si ce projet venait à être adopté, il conduirait inévitablement à une dégradation accrue des conditions d’enseignement et de recherche, ainsi qu’à une amplification inacceptable de la précarisation, pourtant déjà si répandue dans ce service public. La modulation des services (sans l’accord des intéressés et sans plafond d’heures) découplerait mécaniquement l’enseignement et la recherche, au mépris de la démarche même de construction et de transmission des savoirs. La remise en cause du statut d’enseignant-chercheur (système de « tenure track », « CDI de chantier » n’ayant de CDI que le nom, etc.) précariserait encore davantage les personnels, pour qui la perspective d’obtenir un poste de titulaire s’amenuise dramatiquement.

Nous nous sentons particulièrement responsables vis-à-vis des doctorants et docteurs sans poste qui se consacrent à des études longues et exigeantes, prennent au sérieux la qualité de la recherche et la dimension émancipatrice des savoirs. Elles et ils participent au dynamisme de la recherche et assurent une part conséquente des enseignements dispensés dans le supérieur. En ce sens, elles et ils fournissent, dans des conditions difficiles, un travail (parfois) gratuit ou (souvent) mal rémunéré, sans lequel l’université cesserait de fonctionner. Nous refusons de nous résigner à nous faire gestionnaires de la précarité et demandons à votre gouvernement de répondre à l’urgence de la situation en créant des postes de titulaires.

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