Accueil > Revue de presse > À l’étranger > L’avenir des grandes universités publiques de recherche : l’appel de UC (...)
L’avenir des grandes universités publiques de recherche : l’appel de UC Berkeley en faveur d’une nouvelle donne financière - bulletins-electroniques.com, 23 octobre 2009
samedi 24 octobre 2009, par
Jeudi 24 septembre 2009, près de 5.000 manifestants se sont réunis sur le campus de l’Université de Californie à Berkeley. Employés, professeurs et étudiants protestaient contre les conséquences des difficultés financières auxquelles est confrontée l’Université de Californie dans son ensemble [1]
suite à la coupe de 813 millions USD [2] dans les subventions versées par l’Etat de Californie [3] : suppressions de postes, perspective d’une nouvelle augmentation des frais de scolarité- après une hausse de 45% sur les deux dernières années- ainsi que d’une diminution de 6% des nouvelles admissions pour la rentrée 2010. Ces subventions de l’Etat, sur un budget total de l’Université de 19,2 milliards USD en 2009, sont principalement destinées aux salaires des équipes pédagogiques et aux programmes de premier cycle, ce qui explique que ces secteurs soient les premiers touchés, tandis que le secteur de la recherche est encore relativement épargné.
Avec la crise économique, les diminutions des budgets des Etats consacrés à l’enseignement supérieur se conjuguent à une baisse des dotations privées et à une augmentation des demandes d’aide financière de la part des étudiants. Prises dans cet effet de ciseaux financier, les universités publiques ont en effet été amenées à augmenter leurs frais de scolarité, à compter davantage sur les étudiants originaires d’autres Etats et payant à ce titre des frais de scolarité plus élevés, et à réduire le nombre de nouveaux étudiants admis. A titre d’illustration, en 2008, les frais de scolarité de l’université de Berkeley pour un étudiant californien s’élevaient à 8.352 USD tandis qu’ils atteignaient 30.022 USD pour les étudiants originaires d’autres Etats [4].
Plus grave encore, ces difficultés financières, particulièrement aigues en Californie [5] mais plus générales pour les universités publiques relativement aux universités privées les mieux dotées, conduiraient selon de nombreux responsables à affaiblir la compétitivité des grandes universités publiques vis-à-vis de leurs homologues privées. Certains classements d’universités, comme le Times Higher Education ranking paru le 12 octobre 2009, semblent abonder dans ce sens, montrant par exemple la régression dans les classements de trois des principales universités publiques de recherche : l’Université de Berkeley qui occupait le 22ème rang mondial en 2007 occupe aujourd’hui le 39ème rang mondial. De même, l’Université du Wisconsin Madison est passée du 55ème au 61ème rang mondial entre 2007 et 2009. L’université d’Illinois à Urbana Champaign pour sa part serait sur une tendance plus irrégulière bien que descendante sur le moyen terme, ayant connu un rebond partiel depuis 2006 après une chute importante auparavant : 35ème en 2004 à 77ème en 2006 puis 63ème en 2009.
Soulignant que les 10 meilleures universités publiques accueillent 350.000 étudiants tandis que les 8 universités de la prestigieuse Ivy League accueillent moins du sixième de cet effectif, Robert Birgeneau, président de Berkeley, et Frank D. Yeary, vice-président, proposent un "plan de sauvetage" [6] de ces institutions publiques, dont la contribution fondamentale à l’effort national de formation et de recherche se double d’une d’une formidable garantie de mixité ethnique et sociale [7].
Pour lire la fin
[1] Qui regroupe 225.000 étudiants sur 10 campus
[2] Cumulés sur les deux derniers exercices fiscaux 2008-2009 et 2009-2010
[3] Subventions de l’Etat de Californie qui s’élevait en 2007 /2008 à 3257 millions de dollars
[4] US News - National Universities Ranking
[5] Cette baisse du budget consacré à l’enseignement supérieur s’explique en partie par la "Proposition 13", amendement à l’article 13 de la constitution de l’Etat de Californie qui limite les impôts fonciers, dont beaucoup aujourd’hui demande l’abrogation notamment Robert Birgeneau, président de l’université de Berkeley
[6] Rescuing our Public Universities - The Washington Post - 27 septembre 2009
[7] Saving public Higher education- Inside Higher education- 1 octobre 2009