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Courrier de M. Patrice Bourdelais, directeur de l’institut des Sciences humaines et sociales du CNRS (13 septembre 2010)

lundi 13 septembre 2010, par Laurence

Chères et chers collègues,

Après ces premiers mois passés à la tête de l’Institut et alors que se profile une rentrée importante pour nos établissements, je souhaitais m’adresser directement et collectivement à vous. Je voulais vous informer d’abord que l’équipe administrative et scientifique que je me suis employé à constituer depuis le mois de mai est, à présent, complète. A la direction adjointe administrative, Mme Carole Le Contel succède à Mme Brigitte Etlicher. Du côté des Directeurs adjoints scientifiques, Mmes Sandra Laugier et Françoise Le Mort, ainsi que M. François-Joseph Ruggiu complètent l’équipe dans laquelle MM. Pierre Demeulenaere, Jean-François Gossiaux et Cuong Le Van ont bien voulu rester. M. Alain Peyraube, Délégué scientifique en charge de l’Europe et de l’international (et des UMIFRE) m’a également rejoint.

Ces quelques mois m’ont permis de rencontrer les Présidents et les membres des sections du Comité national, le Conseil scientifique de l’INSHS, et de nombreux directeurs d’unités en France et à l’étranger. Après quatre autres alliances thématiques ou sectorielles, Athéna, consacrée aux sciences humaines et sociales, a vu le jour en juin dernier. Son directoire est constitué. Il réunit, sous la présidence de M. Alain Fuchs, Président du CNRS, deux représentants de la CPU, un de la Conférence des Grandes écoles, les représentants de trois des autres alliances (sur le numérique, l’environnement et la santé), la direction de l’INED et celle de l’INSHS. Athéna sera le lieu privilégié d’échanges et de réflexion entre les organismes de recherche et la CPU sur l’ensemble de nos disciplines. Son Directoire s’est réuni en juillet et les groupes de travail constitués rendront leur rapport d’ici quelques mois. Parallèlement à la mise sur pied de cette alliance, la direction scientifique a accompagné certains d’entre vous dans la préparation de leurs réponses aux Initiatives d’avenir (Grand emprunt), en particulier pour l’instant aux Equipex et aux Labex. Votre mobilisation a été assez large, en dépit d’un calendrier défavorable, ce dont je me réjouis pour le futur de nos disciplines dans le panorama de la recherche française et internationale. Il est bien évident que les projets lauréats dans ce cadre seront aussi considérés comme d’importance stratégique pour la structuration d’ensemble de la recherche par la direction de l’INSHS.

Ces quelques mois m’ont aussi permis de prendre une plus complète connaissance des différentes activités de l’INSHS, qu’il s’agisse du dialogue avec chaque université, de la gestion des UR, ou du soutien aux revues, colloques, et opération d’aide à la structuration de notre milieu. Conformément aux orientations de la nouvelle gouvernance du CNRS, j’ai relancé des relations de partenariat équilibré et confiant avec chaque université, le M d’UMR supposant effectivement une mixité dans le pilotage la mobilisation des ressources humaines et financières et la définition du rôle des unités dans le plus grand respect de l’autonomie des universités. L’INSHS agira de concert avec les universités, non pas contre ou à côté, mais en essayant de leur apporter ce complément qui permet d’obtenir une meilleure visibilité internationale tout en mettant en œuvre les lignes directrices de la SNRI sur l’ensemble du territoire national.

Cette visibilité internationale suppose que nous nous mobilisions dans le domaine de la diffusion de nos travaux, qu’il s’agisse des revues ou des ouvrages, et j’ai bon espoir que les initiatives récentes (Le CLEO par exemple) et de nouvelles qui prendront appui sur Equipex permettent de progresser de façon soutenue. Cette conviction m’a aussi conduit à préférer amputer de moitié le budget prévu pour le soutien aux colloques afin de l’affecter à celui de soutien aux revues. Seuls les colloques très importants pour un champ, et de préférence lorsqu’ils ont une ambition pluridisciplinaire, seront prioritairement soutenus après expertise et avis des sections du Comité national. Même accrue substantiellement, l’enveloppe de soutien aux revues ne peut néanmoins être saupoudrée à raison de 500 ou 800 € d’aide par revue et par an, car une telle aide ne change rien au modèle économique de chaque publication. La vocation du CNRS est prioritairement de soutenir les revues françaises de niveau international, les revues plus locales ou régionales devraient pouvoir trouver les moyens de leur fonctionnement auprès de leurs universités et des collectivités territoriales. Je m’apprête par conséquent à réunir une commission où les représentants des sections du comité national croiseront leurs appréciations avec celles des experts en bibliométrie (car je sais d’expérience que la bibliométrie ne dit pas tout) afin de déterminer les 50 puis 100 revues pour lesquelles le CNRS pourrait engager une politique d’aide à la traduction en anglais, seule garante aujourd’hui d’une véritable visibilité internationale.

Les procédures d’attribution des PEPS m’ont également paru mériter un petit toilettage. Il convient tout d’abord de rappeler que ces aides sont destinées à des collègues juniors, universitaires ou chercheurs, elles doivent leur permettre à terme de préparer une proposition mieux documentée (y compris par quelques résultats partiels) présentée à l’ANR voire aux programmes européens. Ces PEPS ont été conçus afin d’encourager et de favoriser le démarrage de recherches pluridisciplinaires, non seulement entre sciences humaines et sociales mais surtout aux articulations avec les sciences de la santé, de l’environnement, de l’information par exemple. Des remarques judicieuses m’ont été présentées sur la légère inconséquence qu’il y a à verser 10 000€ au mois de septembre alors qu’il faudra dépenser toute l’enveloppe avant la fin de l’année civile. Il s’agissait de l’une des conséquences de l’évaluation dite « au fil de l’eau ». En outre, elle ne me paraît pas garantir une réelle équité de traitement, j’y substituerai par conséquent deux sessions d’examen des PEPS. La première, dont la date limite de dépôt sera le 31 octobre, permettra de verser les fonds destinés aux projets retenus dès le début de l’année suivante. La seconde, dont la date limite de dépôt sera fixée au 31 janvier, autorisera un versement des crédits à la fin du premier trimestre ce qui laissera une grande partie de l’année pour utiliser le financement de façon optimale. Un nouveau formulaire de présentation vous sera proposé. Il comportera la demande d’un résumé de 15 lignes, mettant l’accent sur l’aspect innovant et pluridisciplinaire de la proposition, et autorisera un texte principal de 10 000 signes tant il me paraît difficile d’évaluer un projet à partir d’un texte d’une page comme c’est le cas actuellement.

Plus généralement, nous allons tenter d’améliorer le volume, la qualité et la fréquence de l’information que nous vous adressons. M. François-Joseph Ruggiu est désormais en charge de l’ensemble des actions « info-com et valorisation ». Nous nous efforcerons de faire vivre le site web de l’INSHS et vous pouvez par conséquent continuer, comme certains d’entre vous le font déjà régulièrement, à faire parvenir à notre cellule communication des informations sur les manifestations que vous organisez, les résultats des projets de recherche qui s’achèvent…. Nous relancerons également, dans les mois qui viennent, la diffusion régulière de lettres thématiques. Cet échange permanent entre la direction de l’INSHS et les équipes de recherche est bien entendu indispensable dans la conjoncture actuelle où les initiatives se multiplient afin d’accroître la visibilité internationale de la recherche française. Nous sommes à votre écoute et ferons en sorte de vous aider au mieux à surmonter les difficultés du moment tout en favorisant le développement de directions de recherches innovantes, en particulier pluridisciplinaires. Ma prochaine lettre concernera la politique de recrutement du CNRS et de l’INSHS, les taux de remplacement des départs à la retraite observés au cours des dernières années, et la situation démographique d’ensemble des UR de l’Institut. La suivante sera consacrée à la politique scientifique de l’INSHS.
Je peux enfin vous annoncer que la réunion annuelle des directeurs d’unités sera organisée à Paris intra-muros pour des raisons d’économies, et qu’elle aura lieu le jeudi 9 décembre 2010. J’espère vous y rencontrer.

Je vous souhaite une excellente rentrée, chères et chers collègues, et vous prie de croire en ma plus grande attention.

Patrice Bourdelais
Directeur de l’INSHS