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Jeune diplômé cherche stage à tout prix - Marie Piquemal, Libération, 25 août 2011

vendredi 26 août 2011

Septembre arrivant, pour les jeunes diplômés débarquant sur le marché du travail, c’est la course à la combine pour trouver une convention de stage, à défaut d’un CDD, sans même parler d’un CDI.

Il y a pile un an paraissait un décret interdisant les stages en entreprise « hors cursus », c’est-à-dire ne s’intégrant pas dans une formation. L’idée était ainsi d’éviter que les entreprises abusent de stagiaires déjà diplômés au lieu d’embaucher.Mais en pratique, la situation ne s’est pas vraiment arrangée. Pire, cette mesure se retourne contre ceux qu’elle est censée protéger...

Stéphanie raconte : « J’avais dégoté un super stage dans une marque de vêtement de luxe. Je venais de finir un MBA, je n’étais donc plus étudiante, impossible d’obtenir une convention de stage dans le cadre de mon cursus. La grosse galère. Si je ne trouvais pas un moyen d’avoir ce document dans la semaine, j’étais foutue. »

Une amie lui refile un filon : s’inscrire dans un organisme de formation privé. « J’ai appelé en expliquant ma situation. Ils m’ont dit d’envoyer un chèque de 500 euros. Et la semaine d’après, je recevais par la Poste la convention pré-signée. Je ne m’en suis pas si mal sortie comparé à d’autres. C’est beaucoup plus rapide qu’en passant par la fac. »

Jusqu’à ce fameux décret, obtenir une convention de stage n’était pas sorcier. Il suffisait d’une inscription fictive en licence de finnois par exemple pour faire un stage dans à peu près tous les domaines, de l’édition à la pub. Les universités n’étaient pas très regardantes, empochant allègrement les frais d’inscription. Rappelées à l’ordre, certaines facs rusent encore, via des diplômes un peu bidon, du type « DU d’insertion professionnelle ». Mais la plupart ont fermé le robinet à conventions.


Payer 900 euros pour faire un stage

Les étudiants se tournent alors vers des boites privées. Gwenaëlle a ainsi aligné « quelque chose comme 900 euros » pour avoir sa convention. « La formation vendue avec, c’était un peu la blague. Des cours par correspondance avec des livrets à rendre si on voulait. Le formateur brillait surtout par son absence », raconte-t-elle, ajoutant, un peu gênée : « évidemment, ça m’énerve. Devoir payer pour faire un stage ce n’est pas normal. Mais en même temps, j’étais coincée, je n’avais pas vraiment d’autre choix. »

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