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L’UNEF publie sa liste noire des frais universitaires - Le Monde.fr, 21 juillet 2010

mercredi 21 juillet 2010

Comme chaque année depuis six ans L’UNEF, principal syndicat étudiant, pointe dans un rapport les dérives des frais pratiqués par les universités. 26 d’entre elles, soit presque un tiers des universités nationales, sont visées par des droits d’inscriptions douteux, voire illégaux. En tête, l’université de Pau, avec des frais pouvant atteindre 2 261 euros, mais également celle de Grenoble, avec 1 900 euros. Si le compte-rendu signale des universités multi-récidivistes, telles Bordeaux ou bien Aix-Marseille, ce chiffre est toutefois en baisse : elles étaient 29 en 2008

"DES FRAIS SUPPLÉMENTAIRES EXCESSIFS"

Cette situation est d’autant plus anormale que les frais d’inscriptions dans les universités publiques sont strictement plafonnés. En 2008, la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Valérie Pecresse avait fixé par arrêté ces tarifs : 169 euros pour une inscription en licence, 226 euros pour un Master et 342 pour un doctorat, auxquels s’ajoutent 195 euros de cotisations à la sécurité sociale et 4,57 euros de frais de médecine préventive, soit un total de 368,57 euros au maximum.

La loi prévoit cependant que les universités puissent y adjoindre des "frais complémentaires, mais facultatifs". Selon l’UNEF, les universités ont pris cette exception pour la règle. Le syndicat étudiant recense et dénonce ainsi certaines pratiques douteuses et coûteuses : frais de de traitement de dossiers, frais de candidatures aux masters, prestations pédagogiques. Mais plus scandaleux encore, l’incitation à s’inscrire à un "diplôme d’université", différent du diplôme national, et dont les droits ne sont pas soumis au contrôle de l’Etat.

"UNE RENTRÉE MOUVEMENTÉE"

Jean-Baptiste Prévost, président de l’Unef et ce matin au micro de France Info, en appelle à la responsabilité de Valérie Pécresse, qui avait promis plus de vigileance de la part du ministère de l’enseignement supérieur. Pour Mr Prévost, il est clair que les pratiques des universités découlent du désengagement des dotations de l’Etat : "Les Universités vont chercher dans la poche des étudiants l’argent que l’Etat leur refuse pour fonctionner", affirmait-il sur les ondes.

Le président de l’UNEF a enfin promis à la ministre "une rentrée tendue" : les frais de scolarité en hausse ne seraient qu’un pan des problèmes de précarité des étudiants. Cette année, 400 millions d’euros d’économies seraient faites sur le dos des aides aux étudiants, et selon Jean Baptiste Prévost, c’est en particulier la question du non-cumul entre les aides au logement et la demi part fiscale qui mécontente les jeunes.

Concernant les universités délinquantes, l’UNEF pense saisir en dernier recours le tribunal administratif, tout en précisant que "ce n’est pas aux étudiants d’attaquer leurs universités en justice. Nous souhaitons un réglement politique de la question."


Voir en ligne : http://www.lemonde.fr/societe/artic...