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Bernard Toulemonde, inspecteur général honoraire de l’éducation nationale : L’absence de formation des jeunes enseignants est "absolument injustifiable" - Chat du Monde (14 septembre 2010)

mercredi 15 septembre 2010

Dans un chat sur LeMonde.fr, Bernard Toulemonde, inspecteur général honoraire de l’éducation nationale, estime que l’autonomie des établissements "est la voie que l’on doit emprunter pour améliorer le service public".

Prof en colère : Quelles sont pour vous les atteintes récentes au service public de l’éducation ?

Bernard Toulemonde : Les atteintes récentes, c’est en particulier la question de la formation des enseignants, qui est à mon avis grave pour l’avenir. Il y a aussi la semaine de quatre jours dans l’enseignement primaire, qui ne me paraît pas favorable à la réussite des enfants, surtout ceux qui sont en difficulté.

Michel : Comment justifier l’absence de formation des nouveaux jeunes enseignants face à un public qui demande de plus en plus de psychologie et d’adaptabilité ? L’éducation nationale ne s’était jamais autorisée cela de part le passé. Y a-t-il un objectif derrière ?

C’est absolument injustifiable. La mesure a été prise pour des raisons exclusivement budgétaires, et ses conséquences sont très graves, car être enseignant, c’est un métier, un métier qui s’apprend. Il ne suffit pas, comme autrefois sans doute, de bien connaître sa discipline pour faire un bon professeur.

Dans le passé, il y a eu des périodes où les enseignants n’avaient même pas de formation. C’était l’époque où ils s’adressaient à un public d’élèves tout à fait choisi, très limité, très cultivé, et par conséquent, les professeurs, même sans formation, parvenaient à se faire comprendre des élèves.

Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Les élèves sont tellement différents, souvent éloignés de la culture scolaire, et on peut même dire que dans les établissements scolaires, parfois, on ne parle pas le même langage, au sens propre et au sens figuré. Par conséquent, les professeurs ont besoin aujourd’hui d’une formation qui les prépare à communiquer avec leurs élèves, à les intéresser, à gérer l’hétérogénéité des classes.

Et pour cela, il ne suffit pas d’avoir un master.

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