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Présidente de Montpellier 3 (lettres) : haro sur les projets d’initiative d’excellence - Le Parisien, 19 novembre 2010

samedi 20 novembre 2010

La présidente de l’Université Montpellier III (lettres, sciences humaines), Anne Fraïsse, a annoncé vendredi qu’elle s’était retirée des négociations portant sur un projet du gouvernement, les "projets d’initiative d’excellence", qui risquent selon elle de sacrifier certaines disciplines.
Les "projets d’initiative d’excellence" (Idex), financés par le Grand Emprunt, ont pour but de faire émerger des pôles universitaires d’enseignement et de recherches de niveau international.

Mais ce type de projets "hiérarchise les disciplines", a-t-elle déploré lors d’une conférence de presse.
A Montpellier, les disciplines renommées étant la biologie, la santé, l’agronomie et l’environnement, les Lettres et Sciences humaines (environ 16.000 étudiants) risquent d’être le "parent pauvre" du projet, estime-t-elle, d’autant que les trois universités montpelliéraines sont engagées dans un processus de fusion dans le cadre du plan Campus.
Dans ce plan Campus de rénovation immobilière des universités, "on nous parlait de la fusion des trois universités, à égalité", a souligné Mme Fraïsse. "Dans l’Idex, on nous parle d’une hiérarchie des disciplines, qui pour moi est totalement contradictoire avec la fusion", a-t-elle ajouté.
Mme Fraïsse a conscience que le fait de se retirer des négociations menées entre autres avec Montpellier I (droit) et Montpellier II (sciences) sur le projet Idex, peut avoir pour conséquence "de remettre en question le plan Campus" dans la capitale du Languedoc. Il est prévu que celle-ci soit dotée de 325 millions d’euros.
"Mais je ne veux pas sacrifier mes disciplines", a-t-elle dit, rejetant l’idée "d’une université à deux vitesses".
Cette prise de position a provoqué la réaction du maire PS de Montpellier, Hélène Mandroux, qui a exprimé "sa très vive inquiétude sur l’évolution du projet Campus".
"Aujourd’hui, déclare-t-elle dans un communiqué, les prises de position des uns et des autres peuvent marquer définitivement un coup d’arrêt aux ambitions que porte ce projet pour l’avenir de l’enseignement supérieur de toute notre région et au rayonnement de notre université bien au-delà de nos frontières".
Pour Jean-Pierre Moure, qui assure l’interim à la tête de l’agglomération de Montpellier après le décès de Georges Frêche, "les financements et les enjeux représentés par ces projets sont majeurs pour notre agglomération, dont la valeur ajoutée s’appuie pour beaucoup sur l’enseignement supérieur et la recherche", écrit-il dans un communiqué.
Au niveau financier, Georges Frêche, qui était très investi en tant que président de la Région Languedoc-Roussillon, dans le plan Campus, avait promis que la Région ajouterait "50 centimes d’euros pour chaque euro investi par l’Etat", soit 162 ME.


Voir en ligne : Le Parisien