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La CPU comprend-elle ce qui se passe ? - Communiqué de SLU du 27 mars 2009
samedi 28 mars 2009
Nous avions déjà eu il y a quinze jours le vrai-faux communiqué de la CPU : dans un texte étrange étaient modifiées et tordues les conclusions d’une motion votée à l’unanimité par la CPU pour que le texte apparût moins critique à l’égard du gouvernement et de sa réforme de la formation et du recrutement des enseignants.
Nous avons aujourd’hui un nouveau communiqué de la CPU : publié le 25 mars et voté à l’unanimité des présents (c’est-à-dire aussi en l’absence de nombre des présidents les plus critiques de la position officielle de la CPU, notamment ceux des universités de Paris 4, Paris 8 et Paris 10), il laisse rêveur sur la lucidité des présidents d’universités signataires.
Selon ce texte, l’ordre règne à Varsovie et nous sommes priés de revenir à la raison puisque le Ministère nous a enfin rassurés ... Il nous y est dit que « Les décisions incriminées ont été suspendues ou compensées, les réformes sont remises en chantier, les partenaires sociaux ont pu négocier, continuent ou s’apprêtent à le faire. ». Qui sont ces « partenaires sociaux » alors que les syndicats et les associations les plus représentatifs ont refusé de négocier par dossiers découpés ? Il nous est aussi affirmé que « le champ de la concertation et de la négociation étant largement ouvert, la CPU considère dès lors que, dans les établissements ou les composantes qui ont été perturbés ou qui le sont encore, les enseignements doivent reprendre régulièrement ». Nous ne savions pas qu’il était de la prérogative de la CPU d’enjoindre aux universités d’organiser la reprise des cours : mais nous avions cru comprendre que pour la CPU comme pour les médias qu’elle renseigne, le mouvement s’essoufflait de lui-même et que le « petit nombre d’universités » encore touchées ne nécessitait pas ce vibrant appel à la reprise des cours, initialement entendu dans la bouche de Valérie Pécresse, et aujourd’hui entonné en chœur par le bureau de la CPU.
Devant un tel divorce avec la réalité d’un mouvement qui se renforce et se radicalise, les réactions des présidents d’université nous rappellent désormais étrangement les débordements que les étudiants avaient eu à subir l’an dernier dans leur opposition à la LRU : même recours à des entreprises privées de police, même interventions disproportionnées de la force publique (violences physiques, arrestations et fichages), enfin même débordement de présidents d’université s’en prenant physiquement aux étudiants.
C’est pourquoi nous le disons haut et fort : que la CPU puisse affirmer de telles contrevérités sur le traitement des dossiers controversés par l’ensemble de la communauté universitaire suppose à la fois un aveuglement récurrent et un culot impressionnant et dévoile ce que l’on pouvait craindre depuis le début. Les présidents en question ont choisi le camp des Ministères. Rien d’étonnant dès lors que nombre d’entre eux s’enferment dans des positions chaque jour plus rigides à l’égard d’un mouvement auquel ils ne comprennent pas grand-chose.
27 mars 2009