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Bonne année, mesdames et messieurs les chercheurs et enseignants-chercheurs ! Communiqué de Sauvons l’Université ! (20 janvier 2011)

samedi 22 janvier 2011

Bonne année, mesdames et messieurs les chercheurs et enseignants-chercheurs !

« Je voudrais en terminant, parce que je ne veux pas abuser de votre patience, dire un mot des universités et du monde de la recherche. » Hier, le président de la République a donc présenté ses vœux au monde de la connaissance et de la culture dans le beau style synthétique, structuré et nuancé qui le caractérise :

- en réaffirmant son approbation de l’élection des présidents d’université par des personnes « qualifiées » (entendons les personnes extérieures à l’université que seule leur nomination qualifie), N. Sarkozy a confirmé la poursuite de la destruction de la démocratie universitaire.

- en persistant à parler de «  financement à la performance », il a annoncé l’amplification des discriminations salariales sur la base arbitraire des primes distribuées, par les multiples structures, dans les féodalités de l’autonomie.

- en affirmant que les universités et les universitaires sont entrés dans « l’autonomie » « sur la base du volontariat », il a écarté d’un effet de manche le plus long mouvement de contestation du monde de l’enseignement supérieur et de la recherche. Il a oublié au passage que cette "autonomie" est contrainte, obligatoire au plus tard au 12 août 2012.

- en prétendant étendre un système qui « marche » aux lycées, il confirme que c’est bien l’ensemble de la fonction publique du système de l’éducation qui est visé, provocation qui trouve un écho significatif dans le tout récent projet de loi du député Mancel, visant à limiter le statut de la fonction publique aux personnels exerçant dans les ministères dits régaliens.

- en limitant la nécessaire remise en chantier de la réforme de la formation des enseignants à ses seuls aspects pratiques et à la rémunération des jeunes professeurs (selon un réflexe sarkozien classique consistant à penser que tout adversaire potentiel peut et doit être acheté), il écarte explicitement tout retour sur la « masterisation » et confirme la poursuite de la suppression des postes, ce qui signifie davantage de « formation pratique » en master, au détriment de l’initiation à la recherche, la mise en péril des recrutements par concours et la suppression des reliquats de formation alternée en année de stage.

Et finalement, par manque de temps sans doute, N.Sarkozy n’a rien dit de la recherche : sait-il seulement ce que le mot signifie ?

À la même heure, sur la place Jussieu, là où il n’y avait que la lumière du jour et quelques petits degrés Celsius, enseignants-chercheurs et chercheurs symbolisaient la cacophonie de l’empilement des structures de l’enseignement supérieur et de la recherche depuis 2007 par un Totex – totem dévolu à l’excellence, mais qui n’a tenu que quelques minutes du haut de ses seize mètres, avant de s’écrouler.

Bonne année, M. Sarkozy !

Sauvons l’université !