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Vidal ou la violence de l’extrême centre - Communiqué de Sauvons l’Université ! (9 avril 2018)

mercredi 11 avril 2018

« la mise en scène de ces affrontements entre l’extrême droite et l’extrême gauche n’a à voir que de très loin avec la vie universitaire ». Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, 9 avril 2018 [1].

Dans une période tendue où des groupuscules d’extrême droite mènent ouvertement des actions brutales contre les étudiants mobilisés (Montpellier, Tolbiac, Strasbourg, Lille, Nantes…) et où les CRS interviennent chaque jour de manière disproportionnée dans les universités pour déloger les étudiants bloqueurs et les personnels grévistes, il faut mesurer la violence des paroles tenues ce matin par Frédérique Vidal.

Non, Madame la ministre, vous ne pouvez pas renvoyer dos à dos « l’extrême gauche  » et « l’extrême droite » dans ce que vous qualifiez d’« échauffourées » dans les universités et à leurs abords, pas plus que vous ne pouvez assimiler la contestation de la loi ORE à une position maximaliste, marginale et violente. Les exactions des groupuscules d’extrême droite relèvent d’une brutalité affichée que les occupants des universités récusent très explicitement, à travers leurs revendications mêmes.

En assimilant toute opposition à une violence extrémiste, en parlant de « mise en scène des affrontements  », vous laissez entendre que les torts sont partagés, que nous n’aurions devant nous qu’un théâtre d’ombres, justifiant du même coup les demandes d’interventions de CRS armés sur les campus, pour matraquer des étudiants mobilisés à Nanterre cet après-midi comme pour surveiller des examens à Lille ce matin. Vous laissez ainsi clairement entendre que seuls les étudiants opposés aux blocages auraient le droit à la protection des représentants de l’ordre.

La multiplication d’attaques factieuses contre des étudiants pacifiques, voire contre des lycéens (au lycée autogéré de Paris récemment), a toujours été le fait de l’extrême droite. Si « mise en scène » il y a eu, à Tolbiac par exemple, elle est le seul fait des cagoulards qui ont amené leur propre cameraman pour s’autocélébrer sur les réseaux sociaux.

En voulant discréditer vos opposants, vous avez ce matin légitimé la violence d’extrême droite. Et contribué à faire de celle des CRS un mode de gouvernement. Avec les félicitations, ce soir, du Front National [2].


[1Source AFP reprenant CNews ; et le 10, rebelote devant la représentation nationale Questions au gouvernement à 15h40

[2par l’intermédiaire , sur son compte twitter, de Jean-Michel Cadenas, délégué départemental du FN de la Mayenne, et membre du Conseil National