Accueil > Revue de presse > Y a-t-il encore un pilote pour la Fonction publique ?, Libération, 26 juin (...)

Y a-t-il encore un pilote pour la Fonction publique ?, Libération, 26 juin 2009

dimanche 28 juin 2009

Pour lire cet article sur le site de Libération

Le ministre du Budget, Eric Woerth, a tenté de rassurer les syndicats inquiets de la disparition, dans le nouveau gouvernement, du secrétariat d’Etat à la Fonction publique.

La Fonction publique, c’est moi, a répondu en substance Eric Woerth, aux syndicats, préoccupés par la disparition du secrétariat d’Etat à la Fonction publique, détenu dans le précédent gouvernement par le très discret André Santini : « Il y avait un secrétaire d’Etat à la Fonction publique, il y a surtout un ministre de la Fonction publique. Je suis le ministre de la Fonction publique, c’est mieux ! », a tenté le ministre qui hérite d’un titre officiel à rallonge, au « Budget, aux Comptes publics, à la Fonction publique et à la Réforme de l’Etat ».

Un côté homme orchestre qui ne convainc pas la CFDT : « Il nous paraît difficile pour un seul ministre d’avoir à la fois le budget, les comptes publics, la Fonction publique et la Réforme de l’Etat, a souligné Brigitte Jumel, secrétaire générale des fonctionnaires. Nous n’avons plus d’interlocuteur. » Dans la foulée du remaniement ministériel, les syndicats on ainsi exprimé leur inquiétude sur le passage à la trappe d’un secrétariat dédié.

« Dynamitage »
Une première depuis au moins 1958, a fait remarquer la CGT : « Dans la Ve République, il y avait toujours eu au moins un ministre ou un secrétaire d’Etat à la Fonction publique. C’est un geste lourd de signification », selon le secrétaire général des fonctionnaires CGT, Jean-Marc Canon qui redoute une approche exclusivement liée « aux contraintes financières et comptables, les effectifs de fonctionnaires devenant une simple variable d’ajustement ».

Même crainte pour Brigitte Jumel : « C’est maintenant vraiment le Budget qui pilote maintenant toute la réflexion sur la fonction publique et le service public. » Cette décision « implique une conception dangereuse de l’organisation de l’Etat où les valeurs et les principes de la fonction publique ne seront plus portés par un ministre spécifique mais risquent d’être subordonnés uniquement aux choix budgétaires », a renchéri la FSU.

L’Union syndicale Solidaires estime, elle, que l’absence de Secrétariat d’Etat « ne peut que conforter » son analyse « d’une vision idéologique de la politique » qui se traduit par un « dynamitage de la Fonction publique »