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Motions de la 5e Coordination Nationale de la Formation Des Enseignants (24 octobre 2009)
lundi 26 octobre 2009, par
Appel à la mobilisation
La CNFDE, réunie à l’Université Paris 3, le 24 octobre 2009 réaffirme que, de la
maternelle à l’université, enseigner est un métier qui s’apprend.
Elle exige le retrait des décrets du 28 juillet 2009 et de la circulaire d’organisation des
stages du 27 août 2009, qui conduit à ce que des étudiants deviennent des moyens
d’enseignement, assumant des responsabilités qui devraient n’être confiées qu’à des
fonctionnaires.
Elle dénonce une réforme qui obéit à une logique de réduction des coûts et de sélection
sociale en ne rémunérant plus l’année de formation professionnelle. Elle vise à
normaliser le recours à des personnels précaires, en dehors du statut de fonctionnaire
d’État.
Elle appelle les personnels des IUFM et des UFR à ne pas participer à la mise en place
des stages en responsabilité pour les étudiants préparant les concours de recrutement
et à tout mettre en œuvre pour l’empêcher.
Elle appelle les enseignants, dans les écoles et les établissements du second degré, à ne
pas participer à l’accueil, l’encadrement et l’évaluation des étudiants dans le cadre de ces
stages.
Elle s’associe à l’inquiétude des parents d’élèves et les appelle à dénoncer la mise en
place de ces stages.
Elle réaffirme son attachement au service public d’État d’enseignement et à une voie
unique de recrutement et d’embauche, les concours nationaux. La formation, pour toute
la profession, premier comme second degré, requiert une coopération étroite entre UFR,
IUFM et formateurs de terrain.
Elle réaffirme que la réforme de la formation et du recrutement des enseignants, dite de
la « mastérisation », détruit la formation initiale et continue des enseignants et
contribue à détruire le service public de l’éducation nationale.
En conséquence, la CNFDE appelle les étudiants, stagiaires et collègues et parents
d’élèves à se mobiliser dans les écoles, les établissements du second degré, les
universités, les IUFM. En particulier, elle appelle à la journée de mobilisation du 17
novembre et à la grève du 24 novembre.
Motion
La réforme du recrutement et de la formation des enseignants contribue au
démantèlement du service public d’État. Le désengagement de l’État se poursuit, avec
une explosion des suppressions de postes, avec la fin d’une institution universitaire et
laïque assurant une formation unique pour tous les enseignants à l’échelle du territoire
national. Désormais, l’Éducation nationale serait la seule fonction publique sans école de
formation : la porte est ainsi ouverte aux officines privées qui vendent de la formation
d’enseignants.
Cette réforme fait courir de nombreux dangers au service public d’éducation :
une dégradation de la formation initiale,
un affaiblissement de la formation continue,
la suppression de la formation en alternance rémunérée, avec le statut de
fonctionnaire stagiaire, suppression qui porte atteinte à la démocratisation du
métier d’enseignant,
la dévolution de l’organisation de la formation post-concours aux seuls Rectorats
et/ou Inspections Académiques,
le renforcement du recrutement d’enseignants hors concours et/ou précaires, qui
remet en cause, à terme, le statut de la fonction publique d’État.
La circulaire sur l’« organisation de stages pour les étudiants en master se destinant aux
métiers de l’enseignement » :
prépare la suppression de l’année de formation en alternance des fonctionnaires
stagiaires,
réduit le temps de préparation au concours pour les étudiants et compromet
leurs chances de réussite,
conduit à ce que des étudiants deviennent des moyens d’enseignement, assumant
des responsabilités qui devraient n’être confiées qu’à des fonctionnaires,
introduit 50 000 nouveaux contrats précaires dans l’Éducation nationale,
sacrifie l’apprentissage des élèves pour pallier les difficultés de remplacement
des enseignants et ne garantit pas la sécurité des enfants.
En conséquence, la coordination exige :
le retrait de la réforme des concours et du recrutement des enseignants,
le retrait des décrets du 28 juillet 2009,
le retrait de la circulaire d’organisation des stages,
le maintien de la formation en alternance rémunérée après le concours, avec le
statut de fonctionnaire stagiaire, et avec une décharge des deux tiers pour la
formation didactique et pédagogique,
le maintien des IUFM, en tant qu’écoles professionnelles, et de leur potentiel de
formation et de recherche, en termes de personnels, de moyens et de lieux de
formation,
un recrutement de fonctionnaires statutaires, de la maternelle à l’université, par
concours et à la hauteur des besoins, selon un plan pluriannuel de recrutement,
le maintien d’un cadrage national et de programmes nationaux pour les épreuves
des concours.
Elle s’élève contre le passage en force des ministères en demandant :
le maintien de la formation en alternance avec le statut de fonctionnaire stagiaire
pour les lauréats du concours 2010, dans les mêmes conditions que pour les
lauréats des concours 2009,
que tous les étudiants qui passent le concours 2010 puissent se présenter au
concours 2011 et devenir fonctionnaires stagiaires.
En conséquence, la CNFDE appelle les étudiants, stagiaires et collègues à se mobiliser
dans les écoles, les établissements du second degré, les universités, les IUFM. En
particulier, elle appelle à la journée de mobilisation du 17 novembre et à la grève du 24
novembre.
Elle appelle à une nouvelle réunion de la CNFDE le samedi 28 novembre et décide de
créer une commission de travail qui élaborera des contre-propositions, qui seront
soumise à la CNFDE lors de la prochaine assemblée générale.
Textes adoptés à l’unanimité.
Liste de diffusion : cnfde@googlegroups.com