Accueil > Pratiques du pouvoir > Positions de la CPU > Lettre de la CPU n°75 - 23 septembre 2011

Lettre de la CPU n°75 - 23 septembre 2011

samedi 24 septembre 2011, par Laurence

Edito : La CPU : un engagement international

Les universités, comme les Etats, sont de plus en plus scrutées, comparées et notées à l’échelle internationale ; comment, alors, faire évoluer notre paysage d’enseignement supérieur et de recherche pour encourager les stratégies de différenciation de chaque université et rester compétitifs scientifiquement et économiquement ? Les IDEX, les investissements d’avenir, sont-ils la seule réponse ? Ces questions, et bien d’autres, seront au cœur des débats des présidents d’université et directeurs d’établissements réunis à Marseille les 8, 9 et 10 février prochains pour le colloque annuel de la CPU.

En attendant, et en préparation de ces travaux qui se situent à un moment décisif de l’histoire des universités et interrogeront les candidats à l’élection présidentielle, la CPU propose de développer et de rationaliser les politiques internationales des universités, de renforcer l’attractivité et la visibilité de notre appareil d’enseignement supérieur et de recherche.

Cette réflexion passe, évidemment, par les classements d’universités, thème d’un séminaire à dimension européenne, organisé avec l’association européenne des universités (EUA), dans la perspective de la réalisation d’un classement qui reflèterait plus fidèlement les réalités complexes des universités, notamment grâce à la prise en compte de critères multiples.

Les présidents d’université ont également fortement affirmé leur volonté de développer des actions internationales innovantes capables de tirer notre système d’enseignement supérieur vers le haut. Nous avons ainsi adopté, à l’unanimité, en CPU plénière le 15 septembre dernier, 7 propositions visant l’amélioration des conditions d’accueil et de réussite des étudiants internationaux, et le renforcement de la structuration de la mobilité étudiante et des stratégies internationales des établissements. Certaines de ces propositions vont à contre-courant de mesures restrictives qui limitent le rayonnement international de nos universités. Ainsi, la CPU préconise de donner la possibilité aux diplômés étrangers d’acquérir en France une expérience professionnelle d’un an à l’issue de l’obtention de leur diplôme dans un établissement d’enseignement supérieur français ; elle propose également de développer les formations en langue anglaise à destination des étudiants non francophones, tout en leur garantissant un apprentissage linguistique intensif du français ; enfin, elle a publié un communiqué dénonçant le durcissement des conditions financières demandées aux étudiants étrangers avant leur arrivée en France, quels que soient par ailleurs leur qualité et leur projet personnel d’étude.

L’attractivité de l’enseignement supérieur France a par ailleurs été le sujet de l’intervention de Louis Vogel devant les proviseurs de lycées français à l’étranger dont les bacheliers français et étrangers – de fort bon niveau – ne choisissent que trop peu souvent les universités françaises.

Cette attractivité n’est en aucun cas l’organisation d’un « brain drain » ; il s’agit au contraire de développer les compétences des étudiants étrangers, qui bénéficieront in fine à leurs pays d’origine. C’est l’esprit du communiqué adopté en soutien à la communauté universitaire libyenne. Dans cette même optique, les présidents d’université ont reçu le 15 septembre le président de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), présent dans 27 pays, où il remplit une mission de coopération. Les équipes de l’IRD conduisent des recherches impliquant des universités françaises et locales, avec un objectif double de production scientifique et de développement humain. Les domaines d’action de ces équipes sont universels : santé dans le monde, questions de gouvernance publique, migrations internationales ressources en eau, biodiversité, questions d’environnement, etc.

La CPU continuera, enfin, à poursuivre un travail commun, en Europe, avec ses homologues : une délégation de présidents a ainsi rencontré des présidents d’université portugais – tous francophiles et francophones - ; le président de la CPU et la présidente de la HRK - la Conférence allemande- ont par ailleurs convaincu la commissaire européenne en charge de la recherche et de l’innovation de la contribution indispensable des universités aux politiques européennes.

Ce n’est pas un hasard si, à la veille d’échéances politiques décisives pour notre pays, la CPU a choisi de célébrer, le 15 décembre prochain, ses 40 ans à l’UNESCO, où Irina Bokova, sa Directrice Générale, a bien voulu nous accueillir. C’est sur les valeurs que nous partageons avec cette grande institution internationale que nous souhaitons contribuer à bâtir une société mondiale de la connaissance et des savoirs.

Partout dans le monde, la communauté universitaire francophone appelée à se développer : un partenariat entre la CPU et l’AUF

La CPU et l’agence universitaire de la francophonie (AUF) ont décidé, à la suite de l’intervention en plénière du recteur de l’AUF, Bernard Cerquiglini, le 23 juin dernier, d’approfondir leurs modes de coopération.

Forte de près de 800 membres, sur tous les continents, l’AUF constitue un réseau unique pour la diffusion de documents scientifiques auprès d’une communauté francophone et francophile.

L’Association Européenne des Universités (EUA) produisant un grand nombre de rapports en langue anglaise qui reflètent l’actualité et les enjeux des universités européennes, , la CPU et l’AUF ont donc convenu, en accord avec l’EUA de faire traduire en français les plus importants d’entre eux , puis de les diffuser parmi les universités membres de l’AUF et de la CPU, et d’alimenter ainsi, dans l’ensemble des pays francophones, le débat public sur l’enseignement supérieur et la recherche.

Cela a été le cas, pour la première fois, avec le rapport sur les classements mondiaux d’universités et leur impact, présenté lors d’un séminaire de la CPU le 15 septembre dernier.

La CPU rencontrera à nouveau l’AUF dans les semaines qui viennent afin de proposer des moyens d’améliorer l’information mutuelle des deux institutions, d’accroître la présence des universités et françaises dans le monde francophone et de développer la valorisation d’une communauté scientifique ayant pour langue le français, objectif commun aux deux institutions.

Le rôle des universités au coeur des échanges entre la CPU, la HRK et Mme Máire Geoghegan-Quinn, commissaire européenne en charge de la recherche et de l’innovation

"Une Europe qui place la recherche et l’innovation au coeur de sa stratégie future, a besoin d’universités fortes" : c’est avec ce message que Mme Margret Wintermantel, Présidente de la conférence allemande des présidents d’université (HRK) et M. Louis Vogel, Président de la Conférence des présidents d’université (CPU) ont rencontré Mme Máire Geoghegan-Quinn, Commissaire européenne en charge de la recherche et de l’innovation, jeudi 15 septembre 2011.

Les deux présidents ont souligné auprès de la Commissaire le rôle essentiel des universités dans le développement d’un Espace Européen de la Recherche plus efficace et mieux intégré.

Les Universités allemandes et françaises partagent en effet une vision pour l’avenir de la recherche en Europe, comme en témoignent, dans les deux pays, les transformations liées aux initiatives d’excellence, le développement de coopérations avec les pays tiers et de relations partenariales resserrées avec les acteurs scientifiques et socioéconomiques. Les universités sont en outre dans les deux pays les pilotes et acteurs majeurs des politiques de recherche et d’enseignement supérieur.

La Commissaire a souligné le rôle que doivent jouer les conférences de recteurs et présidents dans l’élaboration des politiques d’enseignement supérieur et de recherche et a donc invité la CPU et la HRK, en particulier, à s’impliquer activement dans la définition de la stratégie et de l’Espace Européen de la Recherche.

Les parties ont souligné l’importance d’un développement territorial équilibré, convenant que l’innovation ne peut découler de la seule logique européenne d’une recherche basée sur l’excellence. L’innovation résulte également, dans les régions à capacité de recherche et d’innovation moins développées de l’UE, de la création de triangles de la connaissance régionaux dans lesquels la recherche universitaire joue un rôle majeur. Les deux présidents ont ainsi présenté à la Commissaire, une déclaration signée par les 13 Conférences européennes de présidents d’université sur l’avenir de la politique de cohésion de l’UE.

Il a également été convenu que la politique de recherche de l’UE formulée dans le programme "Horizon 2020" devrait se concentrer davantage sur les grands défis sociétaux. Les Sciences Humaines et Sociales contribueront à apporter des réponses à l’ensemble des défis de la société européenne, et également devraient, à cette fin être promues de façon indépendante sans être ciblées de façon trop limitative.


La HRK et la CPU représentent 376 institutions membres, soit une part importante du secteur de l’enseignement supérieur européen. Les deux organisations ont, le 28 Février 2011, convenu d’élargir leur coopération.

Echange d’idées : rencontre de la CPU et de son homologue portugais le CRUP

Vendredi 16 septembre, une délégation de 7 présidents français a rencontré les représentants de la conférence de recteurs d’universités du Portugal, le CRUP (consejo de reitores das universidades portuguesas). L’objectif de la rencontre était d’avoir un échange sur les évolutions de l’enseignement supérieur et d’identifier des actions communes.
Le Portugal est l’un des rares pays européens à avoir considérablement investi dans l’enseignement supérieur ces dernières années malgré un contexte économique et financier très difficile. Le gouvernement a ainsi conclu en 2010 avec le CRUP un ‘contrat de confiance’, prévoyant une augmentation du budget des universités de 100 millions d’euros sur 4 ans, 100 000 étudiants supplémentaires rejoignant, dans le même temps, les bancs des universités en formation tout au long de la vie. Le président du CRUP, Antonio Rendas, n’est pas certain que le nouveau gouvernement, en place depuis juin 2011, poursuivra cette politique.

Les universités portugaises devraient subir de profonds changements dans les prochaines années, le faible taux de natalité menant à une diminution des effectifs d’étudiants. Les universités privées ont eu du mal, ces dernières années, à rester attractives, dans un contexte concurrentiel. De leur coté, les universités publiques s’efforcent de développer fortement l’apprentissage tout au long de la vie, en misant notamment sur la tranche d’âge des 35 à 55 ans, qui présente pour l’instant un taux de diplômés de l’enseignement supérieur relativement faible.

A noter parmi les évolutions récentes au Portugal, la possibilité de transformer le statut de l’université en « fondation publique de droit privé ». Trois universités portugaises, dont l’Université de Porto, la plus grande université du Portugal, ont opté pour ce statut pour une durée expérimentale de 5 ans. La condition d’accès est d’avoir au moins 50% de financements propres, par exemple dans le cadre de programmes européens ou de co-financement de la part d’entreprises. Ce statut confère aux universités une plus grande liberté d’action concernant la gestion de leur parc immobilier. Le plus grand changement concerne le statut des personnels, dont les nouveaux contrats relèvent dorénavant du droit privé. Le personnel en place peut choisir entre un statut public ou un contrat de droit privé. En contrepartie, les établissements sont chacun dotés d’un « Conseil de surveillance », constitué de 5 curateurs externes à l’établissement. Selon les présidents concernés, ce système très exigeant au plan comptable, est bénéfique pour l’établissement. La décision de maintenir et/ou d’élargir ce statut aux autres universités sera prise après ce délai expérimental de 5 ans.

Au niveau international, les universités portugaises accueillent relativement peu d’étudiants étrangers, issus d’un nombre restreint de pays (notamment lusophones), dont un quart environ d’étudiants brésiliens. Les participants à cette rencontre ont évoqué le projet d’encourager des coopérations entre le Portugal, le Brésil et la France en développant des cursus entre les trois pays, afin de renforcer l’attractivité des formations.

Enfin, un échange de vues concernant les systèmes d’assurance qualité a démontré l’intérêt d’approfondir ces sujets lors d’une prochaine rencontre, notamment en impliquant les agences d’assurance qualité des deux pays.

Conférence de Louis Vogel au séminaire de Sèvres 2011 de l’AEFE

Retrouvez la vidéo de l’intervention de Louis Vogel, président de la CPU, au séminaire de Sèvres réunissant, en mai 2011, les personnels en partance pour exercer des responsabilités dans les établissements scolaires à l’étranger.

Au cœur de cette intervention : le rayonnement de l’enseignement supérieur français, l’attractivité des différentes filières du supérieur pour les bacheliers des lycées français du monde, la mobilité étudiante et la réponse à la question : pourquoi les bacheliers des lycées français de l’étranger devraient-ils choisir l’université française ?

Regarder la vidéo
Shenzen 2011 : un rassemblement mondial des sportifs universitaires en Chine

Cet été, 250 athlètes universitaires se sont envolés vers Shenzhen pour participer aux 26ème universiades. Cet événement se déroule tous les deux ans en deux volets (été-hiver) et constitue le plus grand rassemblement sportif au monde, en termes de participation, après les Jeux Olympiques.

L’objectif de cette année était de dépasser les résultats des universiades de Belgrade en 2009 au cours desquelles 21 médailles avaient été récoltées dont 4 en or.
Le record de médailles d’or n’a pas été battu, la France se hissant à nouveau ses 4 fois sur la première marche du podium, mais le nombre de récompenses a été pulvérisé : les français sont en effet revenus avec 33 médailles terminant ainsi au 7ème rang des nations en nombre de médailles.
La CPU salue cette autre forme d’émulation internationale, et félicite tous les athlètes, les encourageant à se préparer pour battre de nouveaux records lors des prochaines universiades d’été qui se dérouleront à Kazan, en Russie, en 2013.

Les résultats complets des universiades sur le site de la Fédération Française de Sport Universitaire.
Brèves de séance

La CPU a tenu sa séance plénière du mois de septembre : retrouvez un résumé des sujets à l’ordre du jour.

Brèves de séance - jeudi 15 septembre 2011