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Assez de “l’autonomie” ! - Blogs d’éducpro, Ph. de Lara, 21 janvier 2012

mardi 14 février 2012, par Mariannick

Je ne crois pas être le seul universitaire à être agacé et même franchement inquiet du consensus des trois principaux partis politiques de notre pays sur la soi-disant « autonomie des universités » : l’UMP et le président sortant, le PS et son candidat, et enfin les journalistes, tous s’accordent pour citer l’autonomie des universités (en précisant immanquablement : « attendue-depuis-20-ans-par-la-communauté-universitaire ») comme LA réforme réussie du quinquennat : indispensable, consensuelle, ayant déjà porté ses fruits. « L’autonomie des université ça me va ! » ajoute (si l’on peut dire) François Hollande, tandis que ses conseillers se battent les flans pour avoir l’air de proposer une autre politique. La majorité présidentielle, jouant sur la magie du mot « autonomie » (il est vrai qu’il n’en faut pas plus pour séduire le parti des médias) finit par se persuader que, là au moins, elle a réussi. Les seules critiques qui atteignent le seuil de visibilité sont la demande de moyens et les larmes de crocodile versées sur l’injustice du dualisme entre les écoles qui sélectionnent et les universités qui ne le peuvent pas. Les mêmes qui s’acharnent sur les Prépas ne feront rien pour permettre aux universités de mieux encadrer les jeunes à la sortie du bac. C’est à peu près tout ce qui a été retenu (ce qui ne veut pas dire compris) du « manifeste des refondateurs », auquel j’avais participé : on est très loin de la vue d’ensemble du système d’enseignement supérieur à laquelle nous appelions.

Ce consensus des satisfaits, des hypocrites et des indifférents sur « l’autonomie » est peu glorieux. Il n’y a pas d’autonomie des universités. Tout au plus peut-on dire que les présidents ont acquis quelques marges de manœuvre supplémentaires, mais, sur tout ce qui mériterait le nom d’autonomie, rien, et même une régression. Pour aller à l’essentiel : rien n’a changé dans les conditions sine qua non de l’autonomie, à savoir l’existence de ressources propres et la maîtrise du recrutement. Les universités sont toujours dans l’impossibilité de choisir leurs étudiants, de dissuader ceux qui vont à l’échec de s’engager dans des filières où ils n’ont aucune chance et où ils ne font que chasser ceux qui y auraient leur place.

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