Accueil > Revue de presse > L’Education nationale reconnaît un lien direct entre un suicide et les (...)

L’Education nationale reconnaît un lien direct entre un suicide et les conditions de travail - Libération (AFP), 7 juin 2014

samedi 7 juin 2014

Un enseignant marseillais s’était donné la mort à la veille de la rentrée 2013 en dénonçant dans une lettre la mise en place des réformes.

À lire ici dans Libération.

L’Education nationale a reconnu que le suicide d’un enseignant d’un lycée de Marseille à son domicile la veille de la rentrée 2013-2014 était directement lié aux conditions de travail.

Le recteur de l’académie d’Aix-Marseille a annoncé vendredi lors d’un comité technique académique, réunissant représentants des personnels et de l’administration que ce suicide était « imputable au service », a indiqué Séverine Vernet, une responsable régional du SNES-FSU.

« Cela signifie la reconnaissance du fait que ce geste a un lien direct avec le travail, que seul le travail explique ce geste. C’est aussi la reconnaissance des carences de l’administration dans l’accompagnement des personnels et les moyens accordés à la médecine de prévention », a poursuivi Séverine Vernet, secrétaire du CHSCT académique.

Le rectorat a confirmé dans un communiqué cette information, précisant que l’épouse du professeur avait demandé que le suicide de son mari « soit considéré par l’administration de l’Education nationale comme un accident de service », et qu’elle a été « immédiatement informée » de cette décision.

Pierre Jacque, professeur d’électronique en série STI2D (Sciences et technologies industrielles et du développement durable) du lycée Antonin Artaud (13e arrondissement) a mis fin à ses jours le 1er septembre 2013 à l’âge de 55 ans, expliquant dans une lettre adressée à ses collègues que « le métier tel qu’il est devenu » ne lui était « plus acceptable en conscience ».

Dans cette lettre, que Libération avait publiée en septembre, Pierre Jacque dénonçait notamment les conditions de « la mise en place de la réforme » de l’ex-ministre de l’Education nationale Luc Chatel « faite à la hussarde dans un état d’affolement que l’inspection a du mal à dissimuler ».

Les CHSCT « avaient alerté à l’époque l’administration sur la souffrance grandissante des personnels suite à cette réforme de la filière STI2D », souligne Séverine Vernet, estimant que cette reconnaissance, une première dans l’académie, était « essentielle » pour la famille de ce professeur, qui était marié et père de deux filles.