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Les universités victimes du « coup de rabot » budgétaire - Isabelle Rey-Lefebvre, Le Monde, 20 novembre 2014

samedi 22 novembre 2014, par Pr. Shadoko

« Un projet de loi de finances est un moment de vérité politique ». Et ce sont les présidents d’université qui le disent.

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La réaction des présidents d’université n’a pas tardé. Après le vote en première lecture, mardi 18 novembre, à l’Assemblée nationale, du projet de loi de finances 2015 amputant les crédits des universités de 70 millions d’euros par rapport au projet de budget, la conférence des présidents d’université (CPU) a vivement réagi dans une motion publiée jeudi 20 novembre.

« Un projet de loi de finances est un moment de vérité politique, écrivent les universitaires. Le président de la République a fait de la jeunesse une priorité du quinquennat. Nous sommes au contact avec 2,4 millions d’étudiants et nous portons une partie de leurs aspirations. (…) Le désarroi est immense, le décalage entre les discours et la réalité qu’ils vivent est dangereux. »

Le coup est d’autant plus rude que les amendements adoptés par les députés réduisant l’enveloppe accordée aux universités l’ont été avec le soutien du gouvernement. Au secrétariat d’État à l’enseignement supérieur et à la recherche on ne cache pas qu’à la demande de Bercy, il y a eu effectivement « un coup de rabot » de 70 millions d’euros. Mais le ministère fait remarquer que le projet initial étant en progression de 106 millions d’euros par rapport à 2014, il y a tout de même une augmentation de 36 millions d’euros sur un montant global de 12,7 milliards d’euros.

Coups de canif à répétition

Il n’est pas sûr que cette explication convainque les présidents d’université. « Cette mesure n’est pas technique et s’ajoute à d’autres négatives comme la forte augmentation de la masse salariale qui n’est pas compensée. A périmètre constant, c’est 160 millions d’euros qu’il manquera au budget des universités en 2015. Autant dire une incapacité à fonctionner. Cette amputation supplémentaire n’est pas soutenable », concluent-ils.

Cette mauvaise nouvelle est d’autant plus mal vécue qu’elle vient après la désagréable surprise des dirigeants des universités qui ont découvert au début de novembre que le dernier versement de leur allocation 2014 avait été autoritairement réduit de 20 % sans explication. La situation s’est, depuis, régularisée. Mais ces coups de canif à répétition risquent d’entamer durablement la confiance entre les présidents d’université et le gouvernement, tout cela sur fond d’agitation syndicale. Des manifestations contre l’austérité budgétaire se sont justement déroulées dans plusieurs amphithéâtres jeudi 20 novembre.