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Motion Lettres modernes, Université Paul-Valéry de Montpellier - 11 février 2020

vendredi 14 février 2020, par Mariannick

Mettant le gouvernement face à ses responsabilités en affirmant qu’il courait le risque d’empêcher leurs étudiants de recevoir leurs diplômes (et donc renversant l’accusation d’irresponsabilité), ils refusent d’assumer les fonctions de président-e de jury de baccalauréat, ils décident de suspendre la transmission des notes à l’administration et de ne pas tenir les jurys de diplôme de licence et de master. Passée la date des jurys de semestre 1 et de semestre 2, le ministère mettrait ainsi en danger la délivrance des diplômes de nos étudiant-e-s.

Motion adoptée à l’unanimité par le département de lettres modernes de l’université Paul-Valéry de Montpellier le 11 février 2020

Les membres du département de Lettres Modernes de l’université Paul-Valéry – Montpellier 3 réunis le 11 février 2020 expriment leur vive opposition au projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche dont plusieurs des orientations, remettant gravement en question le statut d’enseignant chercheur, risquent de nuire au développement d’une recherche de qualité au sein des universités françaises :
– Disparition du référentiel annuel d’heures d’enseignement à 192 heures équivalent TD, modulation des services (possibilité d’imposer aux chercheur-e-s des charges d’enseignement désormais fixées au cas par cas sous la houlette des président-e-s d’université, voire des responsables d’UFR ou de département, en fonction des nécessités de service)
– Mise en danger du statut de maître-sse de conférences au profit de contrats précaires sur le modèle des tenure tracks
– Affaiblissement des instances nationales de qualification et de recrutement (disparition du CNU avec le risque accru de recrutements arbitraires)
– Renforcement du financement par projet et mise en concurrence accrue des unités et des personnels (différenciation des salaires des enseignant-e-s-chercheur-e-s par des primes accordées selon leurs « performances »), limitation de la liberté de la recherche

Par conséquent, les membres du département de Lettres Modernes de l’université Paul-Valéry-Montpellier 3 appellent à la mobilisation contre ce projet qui contribue à la destruction du service public de la recherche, à la marchandisation de la connaissance, à la précarisation des personnels de l’Enseignement supérieur, à l’aggravation des conditions de travail des enseignant-e-s, des personnels administratifs et des étudiant-e-s.

Les membres du département ne pénaliseront pas l’absence éventuelle des étudiant-e-s mobilisé-e-s ; ils refusent d’assumer les fonctions de président-e de jury de baccalauréat ; ils décident de suspendre la transmission des notes à l’administration et de ne pas tenir les jurys de diplôme de licence et de master. Passée la date des jurys de semestre 1 et de semestre 2, le ministère mettrait ainsi en danger la délivrance des diplômes de nos étudiant-e-s.

Nous demandons de manière urgente la convocation d’états généraux de l’université pour instaurer un réel dialogue avec les acteurs concernés avant toute nouvelle loi. Nous nous déclarons en lutte, et invitons chacun-e à rejoindre les mobilisations locales ou nationales en cours en participant aux actions et manifestations.