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Invitation de SLU aux Assises « territoriales » Île-de-France. Communiqué de SLU. 28 septembre 2012.
vendredi 28 septembre 2012
SLU avait été invité aux Assises dites "territoriales" en Île-de-France. Le CA de l’association a décidé de décliner l’invitation. Nous en expliquons ici les raisons.
Le comité d’organisation des assises de l’ESR a invité SLU à participer aux assises territoriales de Paris quelques semaines après une audition de notre association par ledit comité. Le CA de SLU a décidé de décliner cette seconde invitation : c’est pour nous une occasion de préciser notre position par rapport aux Assises.
Tout d’abord, SLU a toujours considéré que les Assises devaient relever d’une logique nationale, afin d’éviter que les intérêts locaux ne viennent parasiter, sinon remplacer, un effort de définition d’une politique de l’ESR qui devrait prendre en compte, précisément, la question des déséquilibres entre territoires.
En outre, SLU n’a jamais souhaité s’inscrire dans des logiques universitaires locales et n’a pas vocation à intervenir dans un « territoire » plutôt que dans un autre, fût-il celui de l’Ile-de-France.
Par ailleurs, les conditions de l’audition par le comité de pilotage que nous avions acceptée et celle de ces assises territoriales franciliennes à venir sont assez différentes : d’un côté une délégation de quatre membres du CA de SLU a disposé de plus de quarante minutes pour développer ses positions comme elle l’entendait et répondre librement aux questions qui lui étaient posées avec possibilité d’un compte rendu circonstancié et d’un texte argumenté à mettre en ligne sur le site des Assises ; de l’autre, un seul membre de SLU est convié à une rencontre sur invitations dans laquelle de multiples verrous limitent la représentation des acteurs de l’ESR jusqu’à faire de ces derniers une minorité des personnes présentes (ce qui a pu faire dire avec une fierté discutable par l’une des chevilles ouvrières des assises que ce n’était plus des assises « de » l’ESR mais des assises « pour » l’ESR…). Refuser de cautionner par notre présence des Assises de l’Ile-de-France, c’est aussi refuser l’étonnante division du travail imposée aux académies franciliennes, Créteil se voyant confier l’organisation de la réflexion sur la réussite en licence, Versailles (Saclay) celle de la recherche et Paris celle du gouvernement des universités…
On pourrait ajouter à tout cela que le premier rapport d’étape du Copil qui vient d’être rendu public - comme un canevas à l’usage des assises territoriales ? - ne laisse pas d’inquiéter. Derrière un discours pacifiant ayant pour but de montrer que le mécontentement d’une profession a été entendu sinon pris en compte (collégialité, financements pérennes, démocratisation, coopération, « bureaucratie » de l’AERES, essentialisation de l’« excellence », déséquilibres induits par les appels à projets et l’ANR, défense du CNRS, refonte de la FDE, etc.), le rapport pointe une série de positions qui ne semblent pas devoir être discutées et dont les effets seront pourtant délétères à court et moyen terme, à commencer par l’acceptation d’un « bloc » bac-3 / bac + 3, l’éloge de l’enseignement en premier cycle par des enseignants non chercheurs (ce qui conduira mécaniquement à une dissociation définitive de l’enseignement et de la recherche et à une extinction à terme du corps des MCF), dissimulation des Idex sous la défense des « politiques de site » et camouflage de la paupérisation par le développement des partenariats public-privé. Les structures mises en place depuis 2004 ne sont donc pas remises en cause, et les assises décentralisées ne chercheront qu’à compenser à la marge leurs effets délétères sur l’accroissement des inégalités entre les fameux « territoires » : voilà à quoi se réduit le véritable enjeu des futures assises territoriales. Est-ce bien là un projet « pour » l’ESR, à défaut d’être celui de l’ESR ? »
Sauvons l’Université !
28 septembre 2012