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Les étudiants américains criblés de dettes - le Journal des Finances, 16 avril 2009

lundi 20 avril 2009, par Mathieu

Pour lire l’article sur le site du Journal des Finances

FOCUS - Les étudiants américains puisent sur leur carte de crédit pour financer leur frais de scolarité. Une situation qui inquiète de plus en plus les politiques américains.

En 10 ans, la dete moyenne des étudiants américains a grimpé de 46%. Avec l’augmentation des frais de scolarité dans les Universités et la quasi-absence d’épargne familiale, les étudiants américains financent de plus en plus leurs études en s’endettant sur leur carte de crédit. Selon une étude à paraitre lundi et réalisée par Sallie Mae, une société de financement des études à l’université, la dette moyenne inscrite sur la carte de crédit d’un étudiant atteint $3,173 en 2008. Un niveau inédit depuis que les données ont commencé à être collectées en 1998. Lors de la dernière étude, qui date de 2004, la dette moyenne des étudiants était de $2,169. Autre phénomène inquiétant, plus les étudiants avancent dans leur cycle universitaire, plus leur dette grimpe. En première année, l’endettement moyen s’élève à 2038 dollars (+27% par rapport à 2004). Il passe à 4138 dollars pour un étudiant en quatrième année.

Et cela ne touche pas seulement les dépenses somptuaires comme l’achat d’un ordinateur ou des vacances pour Springbreak. L’utilisation de la carte de crédit pour l’achat de manuels de cours ou le paiement des frais d’inscription est devenue une pratique très répandue. Près de 92% des étudiants se servent de leur carte de crédit pour payer des manuels, des fournitures scolaires et autres dépenses directes d’éducation - un bond de près de 7 % de la dernière étude menée en 2004. « Trop d’étudiants sont exposés au risque de surendettement à force de tirer sur leur carte de crédit pour payer les manuels scolaires ou même une partie de leurs frais de scolarité » déplore l’auteur de cette étude Marie O’Malley, directeur de la recherche Sallie Mae.

Des études de plus en plus chères

En 2008, 84% des étudiants américains avaient au moins une carte de crédit, contre seulement 76% en 2004, selon Sallie Mae. Mais plus surprenant, les étudiants possèdent en moyenne 4,6 cartes de crédit. Cette dérive s’explique par la flambée du coût des études à l’Université.

Au cours des dix dernières années, l’inscription et les frais de scolarité pour quatre années dans une université publique ont grimpé de 50%, avec en moyenne 6586 dollars par an. Une tendance qui ne semble pas prête de s’arrêter. Selon le CommonFund, les fonds d’aide accordés aux universités ont chuté de 24,1% en décembre 2008. Et depuis 2008, les frais de scolarité sont en hausse de 5,9% pour quatre années dans une école privée et de 6,4% pour quatre années dans le publique. En outre, avec l’assèchement du crédit, le fameux « Crédit Crunch », il devient de plus en plus difficile pour les étudiants d’obtenir des prêts et si des prêts fédéraux sont encore accordés, les aides d’État pour les institutions de l’enseignement supérieur son en train de s’assécher.

Un certain nombre de responsables politiques se montre de plus en plus préoccupé par la facilité d’accès aux cartes de crédit sur les campus universitaires. Beaucoup affirment que les jeunes adultes ne sont pas pleinement conscients de la manière dont les décisions concernant le crédit à cet âge aura des répercussions durables. Les étudiants eux-mêmes s’insurgent contre le manque d’information. « Les étudiants ont indiqué qu’ils souhaitaient plus d’informations sur la carte de crédit, et cela avant même l’université », a déclaré Patricia Nash Christel, une spécialiste de l’épargne Universitaire, à Sallie Mae. De nombreux ménages ont tout simplement sous-estimé le coût des études à l’université et il est alors très tentant de puiser sur la carte de crédit, surtout à cet âge. Consciente du problème, l’Administration Obama propose une réforme du système qui devrait permettre d’économiser 94 milliards de dollars. Elle souhaite apporter des subsides fédéraux à des sociétés de prêts étudiants, ce qui devrait permettre d’élargir l’accès aux prêts étudiants aux plus démunis.