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Allemagne : Les enseignants contre le « diktat » du zéro déficit - Thibaut Madelin, Les Echos, 18 mars 2015

samedi 21 mars 2015, par Mr Croche

Il n’y a pas qu’à Paris 8 ou Lyon 2, en Allemagne aussi on négocie pour relever les salaires !

Des négociations salariales tendues ont lieu pour les 800.000 salariés contractuels des Länder, qui ont mené des débrayages.

A lire sur le site des Echos

Après les métallos, qui ont finalement trouvé un accord, les pilotes de Lufthansa, qui reprennent la grève mercredi, les employés allemands de la fonction publique régionale sont au centre de négociations tendues. Lors d’un troisième tour, mardi à Potsdam, syndicats et représentants des Länder tentaient de trouver un compromis. Faute de quoi, le syndicat des services Ver.di n’excluait pas une grève dure après les débrayages des dernières semaines dans les écoles, les universités ou les jardins d’enfants.

« Pour le moment, je ne vois toujours aucun potentiel d’accord  », a déclaré Frank Bsirske, le président de Ver.di avant la rencontre. Le ministre social-démocrate (SPD) de Saxe-Anhalt Jens Bullerjahn, qui négocie au nom de 15 des 16 Länder allemands, n’a pas souhaité commenter.
Conjoncture favorable

Les Länder comptent 800.000 employés contractuels, qui s’ajoutent aux fonctionnaires, qui, eux, n’ont pas le droit de faire grève. Dans cette branche, le dernier mouvement de grande ampleur a eu lieu en 2006 . Neuf ans plus tard, les syndicats négocient sur fond de conjoncture favorable et peuvent mettre en avant l’excédent budgétaire allemand. Selon les experts qui conseillent le gouvernement, les recettes fiscales des Länder doivent progresser en moyenne de 3,4 % par an jusqu’en 2019.

« Etant donné les recettes fiscales bouillonnantes et le “schwarze Null” [zéro déficit] du budget fédéral, il n’y a aucune raison de refuser aux employés une augmentation salariale décente  », juge Doreen Siebernik, responsable berlinoise du syndicat de l’enseignement (GEW). « Le diktat du “schwarze Null ” est caduc s’il doit avoir lieu sur le dos des futures générations », ajoute sa collègue de Mecklembourg-Poméranie, Annett Lindner.

Les Länder comptent 800.000 employés contractuels, qui s’ajoutent aux fonctionnaires, qui, eux, n’ont pas le droit de faire grève. Dans cette branche, le dernier mouvement de grande ampleur a eu lieu en 2006 . Neuf ans plus tard, les syndicats négocient sur fond de conjoncture favorable et peuvent mettre en avant l’excédent budgétaire allemand. Selon les experts qui conseillent le gouvernement, les recettes fiscales des Länder doivent progresser en moyenne de 3,4 % par an jusqu’en 2019.

« Etant donné les recettes fiscales bouillonnantes et le “schwarze Null” [zéro déficit] du budget fédéral, il n’y a aucune raison de refuser aux employés une augmentation salariale décente  », juge Doreen Siebernik, responsable berlinoise du syndicat de l’enseignement (GEW). « Le diktat du “schwarze Null ” est caduc s’il doit avoir lieu sur le dos des futures générations », ajoute sa collègue de Mecklembourg-Poméranie, Annett Lindner.

Ver.di, qui négocie au nom de plusieurs syndicats, dont le GEW ou la police, demande notamment une hausse des salaires de 5,5 % sur douze mois et au moins 175 euros par mois. La confédération syndicale des fonctionnaires (DBB) s’est associée à la revendication et veut obtenir la même chose pour les 2,2 millions de fonctionnaires des Länder et des communes, comme c’est traditionnellement le cas.

Le blocage principal des négociations, qui ont débuté en février, porte sur la condition posée par les employeurs de rogner la retraite complémentaire. Autre complexité : dans l’enseignement, les salariés contractuels voudraient être payés comme les fonctionnaires, ce qui n’est pas toujours le cas. L’accord récent de la métallurgie donne espoir aux agents des Länder. Le syndicat IG Metall, qui avait demandé une hausse de 5,5 %, a obtenu fin février 3,4 % pour les 3,7 millions d’employés de la branche.