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« Xénophobie d’État à l’AERES », Jérôme Valluy, Blog Médiapart, 18 mai 2011

mercredi 18 mai 2011, par Sylvie

L’agence nationale d’évaluation de l’enseignement supérieur et de la recherche (AERES), organisme technocratique sous contrôle politique du gouvernement et en charge d’évaluer l’activité scientifique des universités et des laboratoires français, vient de rendre public dans une notice explicative des notes attribuées aux unités de recherche l’utilisation d’un critère différenciant les chercheurs invités selon leurs origines géographiques et socio-économiques et reléguant implicitement les scientifiques venant d’établissements d’Afrique ou du Moyen-Orient au rang de partenaires peu valorisants pour les centres français. On peut y voir là une énième manifestation du phénomène maintenant bien connu de la xénophobie d’Etat.

L’agence nationale d’évaluation de l’enseignement supérieur et de la recherche (AERES) fait partie de ces créatures récentes (2006) enfantées par le "new public management" d’inspiration néo-libérale qui oriente le processus de Bologne de reformatage des universités européennes d’une part et l’autoritarisme politique grandissant des États européens tendant à subordonner au pouvoir politique central toutes les entités intellectuelles, pédagogiques, journalistiques et judiciaires susceptibles de constituer des contre-pouvoirs dans les sociétés démocratiques d’autre part.

Le Président de l’AERES est nommé par le Président de la République et les membres du conseil d’administration sont nommés par le gouvernement sur proposition du ministre ou des présidents d’université ou d’instances d’évaluation. De même les "comités d’évaluation" venant inspecter les universités ou les laboratoires sont nommés par les dirigeants de l’AERES. Autrement dit, c’est une structure technocratique, lourdement verrouillée par le pouvoir politique, et qui place ainsi l’examen de l’activité scientifique sous des logiques qui lui sont étrangères.

La dernière illustration en date de ce néo-soviétisme de droite, en tant qu’il place tout service opérationnel de l’enseignement supérieur et de la recherche sous le contrôle politique d’une structure hiérarchique directement subordonnée au pouvoir politique, vient d’être fournie par la publication récente d’un critère d’évaluation xénophobe utilisés par l’AERES dans l’évaluation des laboratoires de recherche.

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