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Les Guyanais unis pour réclamer l’indépendance de leur université - V. Soulé, Libération, 7 novembre 2013

mardi 12 novembre 2013, par Mariannick

Le pôle universitaire de Guyane est paralysé depuis cinq semaines par une grève. Les étudiants, réunis en collectif, et l’intersyndicale représentant les enseignants et les administratifs ont encore défilé hier à Cayenne pour exiger d’avoir leur propre université séparée de celle des Antilles. Le conflit est monté d’un cran avec l’entrée en lice de lycéens soutenant le mouvement.

Quelles sont les raisons de la colère ?

Étudiants et enseignants se plaignent d’être maltraités au sein de l’université Antilles-Guyane et d’avoir une fac systématiquement sous-dotée par rapport à celles de Martinique et de Guadeloupe. « Lorsque le mouvement a débuté, la bibliothèque n’était toujours pas ouverte, explique Quentin Le Bert, porte-parole du collectif étudiant, et il n’y avait aucun moyen de se restaurer sur le campus. Faute de restau U, on avait des camions, mais pas cette année. » Les protestataires estiment aussi qu’aux Antilles les effectifs étudiants fléchissent, mais le nombre de formations se maintient, tandis qu’en Guyane, le nombre d’étudiants (plus de 2 500) augmente et des formations ferment. Ils citent une licence protection de l’environnement qui devait ouvrir cette année, et qui a été un temps menacée.

Que réclament les protestataires ?

« Au début, on demandait une autonomie renforcée. Mais on a réfléchi. Et maintenant on réclame une université de Guyane, poursuit Quentin Le Bert. Ce n’est pas un coup de tête, on est à bout. » Les grévistes sont convaincus que la fac guyanaise ne s’en sortira que seule. A l’exception de l’informatique, toutes les directions de l’université Antilles-Guyane - financières, des ressources humaines, etc. - se trouvent en Martinique ou en Guadeloupe, ce qui expliquerait le favoritisme.

Que propose la ministre ?

Geneviève Fioraso a tenté de désamorcer le conflit. Après avoir dépêché deux médiateurs, la ministre de l’Enseignement supérieur a promis le 30 octobre « une autonomie renforcée » du pôle guyanais dès 2014, présentée « comme une première étape » vers la création d’une université. Elle a aussi annoncé cinq postes et la nomination d’un administrateur provisoire pour remplacer la direction avec laquelle le dialogue est rompu. Mais les grévistes réclament un calendrier précis pour l’indépendance de leur fac.

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